De il était une fois en Amérique ne resurgissent que des souvenirs mélancoliques, semblables à ceux de Noodles, des souvenirs nostalgiques d'une ode au cinéma, à la vie. Je me souviens de ce Yesterday, de ce week-end de Pâques où j'avais englouti ces 3h40 de film. C'est une image d'Epinal qui reste en moi. Je me souviens de cette scène qui m'avait marqué, je le savais, pour tout jamais; cet instant au pied du pont de Brooklyn, faisant écho à l'affiche. Bugsy is coming, run!. La petite bande d'amis s'agite, fait demi-tour et court. La flûte de Pan rugit, elle semble même être à bout de souffle; elle magnifie une fuite comme je ne l'avais encore jamais vu, et dont je ne le verrais qu'une seconde et unique fois quelques temps plus tard avec il était une fois la révolution, d'un certain Sergio Leone. Puis cette chute mortelle du plus jeune de la bande et le visage de Noodles empli d'émotions. Noodles, I slipped. Cette émotion, il faut être un voire plusieurs Dieu pour la créer.
Sergio Leone est un Dieu du cinéma. Au même titre qu'un Kubrick ou qu'un Tarkovski. Ennio Morricone en est un aussi, comme Bach ou Beethoven. Et que dire de Robert de Niro. On ne s'arrêterait pas de tarir d'éloge ce film, tant il est unique. Il était une fois en Amérique n'est pas tant l'histoire de l'Amérique comme peut l'être la porte du paradis. Non, il était une fois en Amérique, c'est l'histoire d'une vie, l'une des meilleures contées. Elle revient aux racines de l'essence humaine. Noodles est comme l'Amérique naissante et balbutiante. Son existence revient à l'émotion, à la beauté de la vie, sa splendeur. L'Amérique, c'est Noodles. Son existence est caractérisé par ces retours incessants à ses racines, à son enfance. Chaque plan est un nouveau tableau visuel et sonore; mieux, sa fluidité en fait une fresque intemporelle, une ode incomparable.
Il était une fois en Amérique, c'est une odyssée humaine. Une expérience inouïe, un des plus grands chef d’œuvre de l'humanité. Un immense monument.