Rares sont les films que l'on puisse ériger en monument, susceptible de porter le poids du cinéma en son tout, invincible face à l'épreuve des saisons. Once Upon a Time in America fait parti de ceux-là, fresque d'une Amérique transcendée, contemplation d'une vie perdue. Livrant son chef d'oeuvre somme et testamentaire, Sergio Leone épouse dans son ultime film la fragilité du temps et la cathédrale des souvenirs, faisant se croiser un nombre astronomique d'images iconiques dans un subtile récit aller-retour, explosant sans remords l'innocence de fripouilles conquistadors et torturant la mélancolie poignante d'un vieux fou. Ses minutes s'écoulant, insaisissables, chaque scène se perd dans un fleuve aux torrents de larmes, et l'étendue de son écoulement demeure magistrale. Cet exercice suprême nous enlace de sa magie indélébile, déclaration d'amour éternelle au pur cinéma où De Niro trouve son rôle phare et Morricone ses partitions sublimes. Indispensable épopée crépusculaire, Once Upon a Time in America est un bijou sans âge qui emporte le cœur et l'âme on ne sais où, ce vers quoi marche le septième art, immortel, des horizons invisibles où sa présence apaise.
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