Il était une fois en Amérique par ngc111
Souvent cité pour ses westerns mythiques, Sergio Leone a entrepris avec Il était une fois en Amérique une vaste opération consistant à mettre en exergue les caractéristiques d'un pays vanté pour être le catalyseur des rêves de liberté et des ambitions réalisables du tout venant ; ce à travers le destin d'un personnage revenant sur son passé de jeune délinquant, ses amitiés, son amour et ses affaires.
On s'amuse à observer cette bande de délinquants qu'il formait avec ses amis d'enfance d'un œil bienveillant malgré l'illégalité et l'immoralité de leurs actions, on sourit devant la bravoure et l'espièglerie du plus petit d'entre eux, on perçoit déjà le lien d'amitié à la fois puissant (entraide, fidélité) et fragile (la question des femmes dans leur relation d'affaires, les choix à opérer dans le business) entre Max et Noodles, on s'étonne de la relation aigre-douce entre ce dernier et la jeune Deborah...
D'ailleurs si le film s'entiche de quelques longueurs (sur les plans fixes ou les gros plans notamment) il faut souligner aussi des scènes vraiment marquantes et variées, passant d'une crudité qui fait froid dans le dos à un romantisme presque fleur bleue, qui nous démontre que Noodles a pris de l'âge mais reste parfois un adolescent dans sa relation à Deborah.
Moins ambitieux que Max, moins gourmand, Noodles ne parvient toutefois pas à concrétiser ses rêves, vivre avec sa bien-aimée, vivre son rêve américain. Il revient alors en vieil homme aux tempes grisonnantes, à la vue fatiguée nécessitant une paire de lunettes et à la main tremblotante, ne pouvant plus tenir une arme à feu.
Un homme loin du gangster qu'il était, escroc intelligent, tueur au sang froid, aux pulsions sexuelles parfois non contenues (avec Deborah là encore).
Dans une époque de pauvreté extrême dans certains quartiers, de corruption, sur fond de prohibition propice aux trafics d'alcool, on suit le destin brisé d'un homme sur lequel on aurait pourtant misé sur la ligne de départ, comme le déclare son ami Fatmoe.
Mais Noodles se remémore les regards échangés avec Max, et cette ambiguïté déjà lisible dans le regard de son meilleur ami qui signifiait que déjà l'on connaissait lequel des deux allait doubler l'autre avant la ligne d'arrivée.
Il est alors triste de se rendre compte de la perte de Noodles : l'amour, l'amitié. Sans compter la fuite !
Il était une fois en Amérique l'histoire d'une vie... ratée.