N'empêche, si on y regarde de plus près aujourd'hui, McCartney a dû avoir un sacré éclair de génie pour résumer parfaitement un des plus grands films de l'histoire du cinéma en quelques mots, et une vingtaine d'années plus tôt...
Yesterday, all my troubles seemed so far away...
Ce film, c'est l'histoire d'un passé oublié qui ressurgit. Un passé insouciant dans les rues de Brooklyn, fait de petites escroqueries et d'amitié. La narration non linéaire le retransmet bien. Et pourtant, on a beau se balader d'époques en époques, les jours heureux restent soudés.
Ça commence dans un cri de douleur, puis arrive l'enfance. Un bloc aux possibilités infinies, comme le montre ce plan/affiche. Perdus dans un décor grandiose et plein de promesses.
Yesterday love was such an easy game to play...
Les souvenirs fumeux d'un visage filmé en gros plan, aperçu à travers un bout de mur. On est debout dans la merde, mais cette vision d'une danse venue d'un autre monde brise le coeur, de quelques dizaines d'années plus vieux.
Why she had to go ? I don't know, she wouldn't say...
Quand ces jours se terminent, retour à la réalité. Les déceptions, amoureuses notamment. Celles qui vous hantent pendant des années. Tant pis, elle veut partir, elle partira pas sans un souvenir.
There's a shadow hanging over me...
La prison, ça change un homme, dit Maxie. Comme une ombre qui plane au dessus de toi à tout moment, prêt à reprendre ce qu'elle a bien voulu te laisser. Mais pas besoin de voir cet épisode, ce qui nous intéresse de toute façon, c'est les relations avec les gens qu'on aime. Parce que c'est ça qui importe, et pas le faux pas qui te suivra de toute façon partout.
Tant qu'on reste fidèle à ce qu'on voulait. Rester libre, garder la puanteur de la rue sur nous, qui nous va si bien...
Now I need a place to hide away...
Se cacher du danger. Se cacher des souvenirs qui te rappellent que le bonheur n'était pas si lointain, mais que tu ne peux pas changer les gens proches de toi, même quand eux ont déjà changés, et qu'ils essaient de te faire suivre le même chemin.
Oh yesterday came suddenly...
Ce film, c'est l'histoire de deux potes, liés pour l'éternité grâce à une montre, et qui n'en voient pas l'ironie. Une montre sur laquelle ils apparaissent, tous les deux... Un chien, enragé, enchainé, qui essayera toujours de ramener l'autre dans son camp. Le canard, volant, libre, qui ne veut plus suivre cet animal. Et à la fin, le chien disparait subtilement derrière un pouce, ou dans une benne à ordure.
La poussière à la poussière.
Ce film, c'est l'histoire d'un coup de téléphone. Un truc qui changera la vie de Noodles. Le début des trahisons, et dont la sonnerie hante chaque seconde de sa vie. Et voir que sa seule solution pour sourire après toutes ces années est d'oublier, ça me brise le coeur à chaque fois.