Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film."
Scénario :
Un voleur de grand chemin, Juan Miranda tombe sur John Mallory, un ex-terroriste dans le pays pour aider la révolution. Miranda souhaite devenir pote avec Mallory en espérant qu'il l'aidera à piller des banques et abandonnera la révolution. Et c'est exactement l'inverse qui arrive.
En tant que sujet d'étude :
"Il était une fois.... la révolution" est un bon sujet pour analyser la réalisation de Sergio Leone, réalisateur dont j'ai vu ... pas mal de films en fin de compte : j'ai vu sa trilogie Eastwood et il s'agissait du seul film de sa trilogie "il était une fois" que je n'avais pas vu.
Le film est une arnaque géniale : dans le fond et dans la forme tout nous est présenté comme une comédie de western spaghetti avec des personnages haut en couleurs, sale et moralement ambigüe. Même le titre anglais et italien "Giù la testa" / "Duck you, Sucker" pouvant se traduire par "baisse la tête, connard" porte plus à nous faire croire qu'on va voir une comédie sur des dynamiteurs de banque. Et la première heure de film nous conforte dans cette idée...
... et puis, petit à petit Leone rend son film de plus en plus noir, plus encré dans la réalité des révolutions avec ses massacres horribles, ses trahisons et la fin du film est complètement déprimante. A la manière de ce qu'il arrive à Miranda, Sergio Leone nous a embarqué dans une guerre qui n'était pas la notre et dont le spectateur en sort brisé. Et pourtant, il nous avait prévenu avec un panneau au début du film reprenant la fameuse phrase de Mao sur le fait que la Révolution n'est pas un diner de gala.
Et surtout, Leone nous avait déjà manipulé au début du film : Au tout début, Juan nous est présenté comme un loquedu au bord de la route qui mendie une place dans une carriole dans laquelle roule des riches. Ceux-ci acceptent mais en profitent pour l'humilier avec cette arrogance qu'on les riches qui se croient supérieur car bien nés. Mais cette humiliation va avoir pour effet de nous rendre Juan Miranda sympathique et de se ranger immédiatement son côté. Quelques minutes plus tard....
... ses enfants braquent la carriole. Ils tuent les conducteurs, dépouillent tout le monde et Miranda viole une des passagères. Mais c'est trop tard pour nous : nous avons déjà de la sympathie pour lui et celle-ci ne nous quittera jamais de tout le film, quand bien même il effectuera des actes immoraux.
Voilà comment on plante un personnage et un background en quelques minutes.
Mon avis personnel :
J'ai beaucoup aimé : que ce soit le jeu des acteurs impeccable, la réalisation prenante et impeccable, les plans superbes (et parfois totalement glaçant à l'image de celui d'un massacre de civils.) Même les séances de flashback de mauvais goût (sur une musique très sucrée d'Ennio Morricone) marchent complètement chez moi. Le film bénéficie d'un scénario très solide avec des personnages marquants sans sacrifier ses scènes d'actions ou tomber dans un côté plombant.
Vers 2h de film, j'ai quand même senti un coup de mou et me suis senti un peu moins investi... et puis c'est revenu assez vite.