Dany KO, Tony la moumoute, Eddy le poissard ou encore Jojo la baleine, ils sont tous les hommes de mains de Sony.
Sony, c'est le dieu du quartier, le cador bien coiffé, bien sapé, respecté de tous, qui donne la correction aux mioches à la place des parents.
Sony prendra le jeune Calogero sous son aile, l'éduquera à sa manière jusqu'à s'approprier le rôle du père, laissant alors Lorenzo, petit chauffeur de bus droit dans ses bottes, sur la banc de l'humilité.

- Il était une fois dans la Bronx -, premier film réalisé par De Niro, pourtant déjà dirigé d'une main de maître. Film qu'il dédiera à son père.

En prenant pour thème ce quartier pourri dont la réputation n'est plus à faire, De Niro prend à bras le corps la problématique des classes défavorisées aux Etats-Unis ; les laissés pour compte, ceux qui doivent faire le difficile choix de la morale se contentant alors de survivre, ou préférer celui de la magouille et des petits arrangements avec Sony.

Il montre une Amérique déchirée, ghettoïsée, où les gens ont peur et se détestent, (s'interdit cependant le fatalisme).
Dans le Bronx la merde s'étale à chaque coin de rue. Mais ce n'est pas du cul des clebs dont il est question.
Blancs et noirs peuvent pas se saquer, la mafia fourre son nez partout, en particulier dans les paris truqués, et s'y donne à coeur joie d'autant que paraît-il l'argent n'a pas d'odeur.

Cette mosaïque de sales tronches qui séduit rapidement le spectateur par une narration au travers d'un gamin fragile en manque de référence et d'héros, est aussi l'occasion de parler des ravages de l'argent facile.
Haine, malversations, vols et bagarres, meurtres, déchirement de la relation familiale...dans le Bronx la merde s'étale à chaque coin de rue...

Le scénario tient en haleine. Mise en scène et montage réussissent à caractériser les personnages pour un résultat aussi touchant que percutant, arrivant à confondre Robert lui-même avec le rôle de Calogero.

Dans cette histoire le bon et le mal s'affrontent, sans que l'on puisse deviner lequel gagnera à la fin.
On pourrait penser que - il était une fois dans le Bronx - est un énième film sur les quartiers pourris des Etats-Unis,
mais ça serait oublier que son réalisateur a préalablement fait ses armes avec les plus grands, qu'ils soient Sergio Leone, Terry Gilliam ou Martin Scorsese.
Ca serait aussi se priver d'un film bien rythmé, non sans défaut, mais captivant, grâce à un casting précis et justement calqué au récit.
FPBdL
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le 28 mars 2014

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FPBdL

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