Il était une fois un meurtre par Chronique Mécanique
Second long-métrage d'un jeune cinéaste suisse-allemand, Il était une fois un meurtre est une petite révélation qui a remporté, ex-aequo avec l'excellentissime Bullhead de Mickaël R. Roskam, le Prix du Jury lors du très réputé Festival du film policier de Beaune en 2011. Ce drame fiévreux comme une chaude journée d'été aborde de façon frontale le thème de la pédophilie sans ménager personne, mais surtout sans se poser en objecteur de conscience, en prêcheur de la bonne parole, et son traitement glacial souligne le fort contraste, la puissante dualité, qui imprègnent toute la pellicule. Le scénario, riche et alambiqué, multiplie les points de vue autour du même crime abjecte qui a scellé à jamais une bien étrange amitié, sans jamais prendre parti, et la mise en scène, léchée et contemplative, révèle un véritable auteur en la personne de Baran bo Odar. Certes, ce-dernier veut peut-être trop en faire parfois et a la main lourde dans certains dosages, mais ce thriller âpre aux teintes de mélodrame existentiel ne ménage jamais le spectateur. Il traite, avec tension et style, de la culpabilité, de la perte de l'innocence, du silence que l'on s'efforce de créer autour de sa face cachée, et n'est pas sans rappeler le très bon Zodiac de David Fincher. Comme référence dans le genre, il y a pire.
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