Un Faites entrer l'accusé vu du côté humain
En scène d'ouverture, rien de moins qu'une fillette de 11 ans violée, puis tuée, sous le soleil brûlant et sous les yeux effarés d'un deuxième pédophile. L'agresseur initial n'est jamais retrouvé par la police. Vingt-trois ans plus tard jour pour jour, une nouvelle fillette est assassinée au même endroit.
Il était une fois un meurtre, à qui nous devrions rendre son titre allemand (Das Letzte Schweigen, soit Le dernier silence) ne montre que des personnages en proie à la souffrance : un pédophile muré dans sa solitude, un autre qui tente d'étouffer ses pulsions, un policier qui fait le deuil de sa femme, une mère qui ne s'est pas remise du meurtre de sa fille, des parents rongés par l'attente de leur enfant disparu.
Tous attendent en luttant, n'ont plus de mots pour leur mal-être. La tension est continue, le danger comme la vérité se frôlent, la peur est lancinante. Le film a ceci de dérangeant que, malgré la vision très noire de l'humanité qu'il livre, dehors, la vie semble belle : toujours des journées enluminées, toujours un blé croissant, et des paysages que les impressionnistes n'auraient pas reniés. Cette photo sublime emprunte sans doute au Memories of Murder de Bong Joon-ho.
Mais le plus malsain sans doute dans ce polar allemand, est de nous placer dans le regard d'un pédophile. Les enfants sur les balançoires, sur le trampoline, à la piscine : ces corps en mouvement ne sont rien de plus que des proies. Et tous les hommes semblent être des suspects.
Enfin, le dénouement est amoral, même si pour certains, il signifie le temps de la rédemption.
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