Bonne nouvelle : Luc Jacquet s'attache ici à la forêt et non plus aux animaux comme dans ses deux précédents documentaires, où celui-ci avait une légère tendance à la niaiserie. Ici, rien de tel, et même si on ne maîtrise pas toujours le vocabulaire inhérent au sujet, le propos est suffisamment riche et instructif pour que l'on suive cela avec un minimum d'intérêt. La technologie est au service du propos, et sans être très originale ni audacieuse, la dimension écologique a au moins quelque chose sur laquelle s'appuyer, d'autant que le réalisateur rend bien la dimension majestueuse de la forêt et des arbres en particulier.
De plus, on sent bien chez Francis Hallé, initiateur du projet, la volonté de s'effacer derrière sa passion, ce dernier apparaissant uniquement comme un observateur, au mieux un personnage secondaire. Sa voix-off (qui n'est d'ailleurs pas la sienne) accompagne ainsi élégamment les différentes actions naturelles, sans être omniprésente pour autant. Après, vous dire que ce voyage m'a passionné : non, d'autant que le propos a une légère tendance à la scolarité, empêchant ainsi d'installer un réel souffle qui aurait pu nous emporter très loin. Mais pour une fois que la réalisation est en adéquation avec une noble cause, certaines images s'avérant superbes (notamment les plans larges), on ne peut que soutenir l'initiative, sincère et plutôt intelligente : salutaire.