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Un formidable film en hommage au néo-réalisme italien.

"Bongiorno Ivano"... Sans lui dire un mot, ledit Ivano lui colle sa première beigne du jour, comme ça!

Bon, voilà une nouvelle journée qui s'annonce bien joyeuse pour Delia et un film " il reste encore demain" qui commence fort! Nous voilà transportés en Italie, à la Libération, en 1946 ,dans un petit village où les GI's sont encore présents. Les vieux jouent aux cartes en s'engueulant sur la place, les ménagères papotent à l'ombre en s'échangeant les derniers potins et des vacheries, les gosses cavalent partout, le soleil brille. Bref, tout est en place pour...

une journée particulière, si j'ose dire.

Delia ( Paola Cortellesi, aussi réalisatrice) prépare les enfants pour l'école puis sort pour sa longue journée entre piqûre à domicile, réparation de parapluies! et ménage chez les bourgeois. Un univers un peu étriqué, assurément où il reste peu de place pour sa propre vie de femme à elle, et sous liberté surveillée de son macho à moustache et en Marcel ( Valerio Mastandrea). Alors oui, un petit crochet par le beau garagiste, toujours un peu énamouré ( ah, si j avais su il y a 30 ans!), la drague du GI black au beau sourire, mais en anglais ou les banalités échangées avec les copines au marché. Comment pourrait-elle s'extraire de ce parcours quotidien trop balisé? d'autant qu'il faut rentrer à la maison, s'occuper du beau-père impotent qui la tripote un peu, en passant, accueillir les gosses qui rentrent en braillant de l'école et se soumettre aux saillies soudaines du maître de maison, quand ça lui prend, comme pour la baffe.

Alors voilà, réussira t elle à s'échapper de tout cela? Hé bien, vous le saurez en allant voir cet excellent film, en noir et blanc, hommage au foisonnant cinéma italien néo réaliste de l après guerre.

Une écriture très originale et actuelle, notamment à travers une scène de violences conjugales sur... un air de tango, dansé par les deux protagonistes, comme une mise à distance qu'il fallait oser. Le film a eu un retentissement considérable en Italie, peut-être parce qu'il renoue avec un cinéma populaire qui sait aborder des problématiques toujours contemporaines de domination, patriarcat et autres maltraitances, mais avec un air de chronique de village et des pointes d'humour bienvenues. Comme dans la vie quoi!

ça a peut-être rappelé des souvenirs aux anciennes et fait aussi découvrir une certaine réalité de leurs mamas d'avant aux plus jeunes?

en tout cas 5 millions l'ont vu en Italie et avec moi ça fait

5 000 000 001.

À vous de voir .


Tchao! Arrivedercci 🤓

Vive-le-cinemaaa
9

Créée

le 29 déc. 2024

Critique lue 2 fois

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