Une fois n'est pas coutume, un film de Kim Jee-woon s'est planté au box-office coréen, faisant que non seulement il n'aurait pas pu être diffusé dans le monde entier, mais que ce soit Netflix qui le sorte de ses griffes, nous permettant de voir cette honnête adaptation du manga Kerberos Panzer Cop, signé Mamoru Oshii, qu'on connait plus par le film d'animation Jin-Roh, sorti en 1999.
Dans un futur proche, alors que les deux Corées vont se réunifier, un groupuscule extrémiste nommé La secte veut que cela n'arrive pas. La police a donc créée un groupe d'action musclée, la brigade du loup.
Je dois dire que pour une fois, c'est l'adaptation d'un manga qui ne donne pas envie de se crever les yeux, comme FullMetal Alchemist, Bleach, ou tant d'autres merveilles, car le réalisateur a sur respecter la noirceur de son matériau d'origine, sans cheveux blonds, ni expressions outrées. Car il faut dire que le design du film est peut-être ce qu'il y a de plus réussi, avec ces soldats en armure intégrale, dont les masque leur donne les yeux rouges, et avec une sensation de lourdeur, ça en jette.
Ce qui nous vaut de superbes scènes d'actions tout à fait lisibles et bien nerveuses, qui montrent combien le réalisateur est un as pour découper ces plans souvent chargés.
On retrouve aussi les défauts qui m'exaspéraient déjà dans Jin-Roh, comme la métaphore appuyée du Petit Chaperon Rouge, ce qui nous vaut une intrigue sentimentale assez ratée à mon sens, et cause le plus grand tort au film ; sa partie centrale où un des soldats de la brigade tente de sauver une jeune femme de la Secte, une ennemie en l'occurrence.
Malgré cela Illang reste un spectacle tout à fait honorable, même si je ne retrouve pas la virtuosité de J'ai rencontré le diable.