Pâle déception. Film roumain bardé de diplômes, de prix, de critiques élogieuses. Voilà qu’on entend parler du fantôme de Ceausescu, le régime de fer, communiste, et dictature. Ça suffit pour avoir des prix, un pitch? Va savoir si certains ont pris la peine de le regarder le film. Un repas de famille, qui tourne au vinaigre. On s’engueule. Rien d e bien méchant. Une ou deux insultes. Une baffe qui se perd dans le décor. Et la caméra posée sur un trépied, elle fait : gauche-droite, droite-gauche…gauche-droite. Mise en scène, bof. L’œil du réalisateur, la caméra, c’est un être subjectif, qui a le cul posé, et tourne la tête de droite à gauche : Droite-gauche. Très vite fatiguant. Gauche-droite. Lumière banale. Jeux d’acteurs moyens. Dans ce genre de film-objet, l’intensité vient souvent d’une extraordinaire performance d’acteur, (que je n’ai pas vu), ou d’une mise en scène aware, (genre Von Trier, que je n’apprécie pas spécialement, d’ailleurs). Rameuter tout le monde à grand coups de Festen, par çi, par là, c’est en effet pas cher payé par les vendeurs de papier.
Pour un réalisme froid, sans beaucoup d’enjeux. C’est monté « naturellement », comme c’est filmé. Le papa Anghelescu, a fait des bêtises sous Ceausescu. Il a dénoncé des femmes qui avortaient. Ensuite ? Rien. C’est tout. Comme c’est trop dur de parler de ça, on lui crie dessus, au lieu de parler de ça. Et lui, le pauvre, se défend comme il peut. C’est pas grand-chose. Comme c’est bien peu, on invente une histoire d’inceste à dormir d’ennui. On ne peut pas parler du régime communiste, mais l’inceste, le montrer ? C’est no problemo. Un inceste intello. Qui se transforme en cliché, et ralentit le récit. Ce n’est pas le couple maudit qui brise un tabou ici. C’était trop compliqué, le réalisateur fait plus simple. Ils s’aiment, et baisent. C’est tout. On surfe sur le tabou, mais on ne rentre pas dedans. Absurde de circonstance. Calme, et plat. D’où le début de ma critique. Pâle. Á l’immoralité supposée du père, répondent l’amour que s’autorisent les jumeaux, frère et sœur. Chocant, non ? Sur le papier, oui.
Moi, je serais prêt à accepter son jeu, si le cinéaste acceptait d’aboutir sinon de préciser, et d’avoir quelque chose qui ressemble à une dramaturgie, un peu. Pas cette improvisation assourdissante. L’impro par des acteurs moyens, voire pire, c’est nul. Ça se voit ! Du bla bla. On n’y comprend rien, on ne voit rien, on ne pense à rien. On est juste assis devant. Cette famille qui se divise en clans. Pour papa, contre papa. Ça reste bon enfant. Tout ça, c’est pas si grave. Ce n’est qu’un film d’art et d’essai. Et pourtant que d’éloges ! Comme quoi l’ambiguïté, et le manque de précision, ça rapporte.