Bon je ne m'attendais pas à un grand film malgré les moyens colossaux et la grande campagne médiatique qu'on nous a fait pour cette oeuvre. Déjà parce que c'est le genre de merde pompeuse, canonique que télérama ou l'obs apprécient ; et vas-y les trois T et les 5 étoiles. Ensuite bah s'attaquer à des géants de la littérature comme Balzac bah c'est jamais bien quand ton intention c'est de copier le livre pour ne pas faire de déçu. Ça je l'ai tout de suite remarqué avec la voix off qui vient de balzac et qui me coupe totalement du film parce que c'est littéraire, que c'est beau ; forcément avec Vincent Lacoste et son ton désabusé qui me rappelle son rôle dans les Beaux gosses bah il y'a un choc culturel. Vous me direz que ça peut constituer une sorte d'intention esthétique, de décalage dans le langage entre modernité et parlé du 19ème, mais bien sûr que ce n'était pas l'intention du cinéaste. Ce que je veux dire c'est que le film est ambitieux dans ses moyens, mais pas dans les faits. C'est un film qui fera école certainement dans les prochaines réalisations d'ampleur nationale, mais qui est surtout un énième peplum de plus, une énième masturbation sur les "grands auteurs" ; Bref encore du roman national.
C'est un bon divertissement je vous l'accorde. On s'ennuie très peu, comme devant Amour, gloire et beauté. Mais qu'on ne le vende pas comme une oeuvre générationnelle. Je dirais même qu'elle est anachronique. Ça ne me pose pas de soucis en soit, mais assumez ce côté : faite dans le kitchs, dans le pompier. Il n'y aucune volonté esthétique, il n'y a aucune volonté. C'est une fresque, un genre de papier que je trouvais gamin dans les livres d'illustrations, dans Secret d'Histoire. Si c'est cela l'idée que se font les gens du 19ème siècle, qu'ils aillent se masturber en écoutant Liszt un soir de pleine lune dans la résidence secondaire de Bellagio. Ce n'est pas le 19ème que j'ai vu, de toute façon personne ne peut le voir et on veut nous faire croire à cette peinture "d'histoire". On passera ce film en 5ème au collège pour montrer l'avènement de la presse mais c'est tout.
C'est un cinéma mondain ou on discute après la séance : "woaaaaa tu as vu la perfomance de Vincent Lacoste hannnn ??" Comme ces nobliaux qui ne lisent pas le poème mais le nom du poète.
C'est un cinéma institutionnel. J'aimerais bien savoir ce que a dit Macron -La bourgeoisie- sur ce film comme son commentaire sur Orelsan ce "sociologue des temps modernes". Il a fait le jeu des festivals aux lourds tapis de velours.
En définitive je m'inquiète de la médiocrité ambiante dans le cinéma à gros budget, il y'a qu'avec ce genre d'oeuvre, les petits ne pourront jamais vendre comme Lucien : Leurs Petites Marguerites