On se dit qu'avec un tel sujet, des monstres tels Howard Hawks, Raoul Walsh, Billy Wilder ou Joseph L. Mankiewicz aurait pu faire quelque chose de grand. Il faudra se contenter du correct Irving Pichel, ne prenant sans doute pas toute la mesure du cynisme du scénario tout en nous offrant un film noir des plus convenables. L'aspect souvent cruel du scénario est ainsi plutôt bien mis en valeur, ayant l'intelligence de nous décrire un héros plutôt négatif mais face auquel le destin s'acharne tellement qu'il ne peut que provoquer un minimum d'empathie. À ce titre, les trois personnages féminins (dont l'une interprétée par la belle Susan Hayward) auront chacune une importance cruciale à un moment précis du récit,
amenant inexorablement (et souvent involontairement!) notre homme à sa perte.
Le dénouement, imparable, venant conclure de manière plutôt satisfaisante ce « Ils ne voudront pas me croire » d'assez bonne facture.