Difficile de ne pas être comblé par le niveau de bisserie et de grotesque délivré par Don Edmonds : on a là un concentré de nazisploitation délicieux, qui en fait des tonnes et des tonnes dans le registre de l'érotique, de l'horrifique, du sadique, avec tous les curseurs poussés bien au-delà de leurs limites. C'est absolument dantesque dans l'excès, et en ce sens très fidèle à sa réputation, personnellement j'y ai trouvé ce que j'étais venu y chercher — je ne m'attendais pas à un tel niveau de silicone au demeurant, mais bon, après tout, pourquoi pas, je suppose que ça faisait partie des expérimentations dans ce camp...
J'adore l'encart initial présentant le contenu comme rigoureusement lié la réalité des camps, le personnage d'Ilsa, blonde sadique à forte poitrine et gardienne de camp, étant inspirée par Ilse Koch, épouse du commandant de Buchenwald dotée d'une réputation de cruelle et de nymphomane. Il n'en fallait pas plus pour créer ce personnage hallucinant, une femme diabolique qui mène des expériences médicales pseudo scientifiques sur les détenues féminines — en gros, elles sont divisées en deux groupes, la moitié allant satisfaire les besoins sexuels des soldats et l'autre sera la matière première des manipulations que son cerveau malade a engendrées.
Une théorie fumeuse sert de socle théorique aux exactions, puisque Ilsa cherche à démontrer que les femmes sont capables de supporter davantage la douleur que les hommes, avec en ligne de mire leur implication au front, elle l'espère. Ainsi va la dichotomie de film : une partie est dédiée aux manipulations toutes plus abominables les unes que les autres ("du sang et des seins" serait un bon résumé), avec flagellation, insertion de gode électrique, mutilations diverses, infections variées, bref un vrai régal graphique, et une autre partie est consacrée à la satisfaction de ses propres besoins sexuels en faisant des prisonniers masculins des partenaires sexuels. Ceux qui ne la satisfont pas finissent castrés à la roulette à pizza, scène collector. Gros temps fort du scénario : un prisonnier est capable de retenir sa jouissance autant qu'il veut, ce qui engendrera une grande frustration chez Fraulein Doktor, et le début des ennuis évidemment. Le tout est assorti de dialogues au comble du ridicule, on a droit à quelques magnifiques caricatures (le chef nazi en visite), quelques tortures WTF (la femme pendue tenant sur un glaçon qui fond pendant le repas d'une tablée nazie).