Etude de la répartition des bouches d'aération sur le plafond des salles Gaumont

Imitation Game fait partie de ces films très propres sur soi, qui ne commettent pas ou peu de faux-pas au niveau scénaristique ou visuel mais qui pourtant, une fois la séance finie, nous laisse penser que quelque chose ne va pas… sans savoir vraiment de quoi il s’agit et un peu à contrecœur. En fait, tout s’enchaîne facilement sans jamais trop surprendre le bon vieux spectateur.

Tout d’abord, les acteurs. Ils sont nombreux, talentueux, beaux et doivent coûter chers. Mais je suis sûr que Benedict Cumberbatch peut jouer autre chose qu’un sociopathe froid et distant et que Keira Knightley peut prendre d’autres expressions faciales que celles d’une petite fille soit contente, soit triste, soit en colère. Tout ça pour dire que même si leur jeu est irréprochable, il ne casse pas trois pattes à un canard et ne surprend personne. Derrière tout le potentiel qu’il y avait, le rendu est relativement décevant. A noter quand même une apparition très réussie de Charles Dance et un Matthew Goode en pleine forme !

Pour en revenir au film en lui-même, son plus gros bémol est, à mon avis, qu’il se concentre en grande partie sur la période seconde Guerre mondiale de la vie de Turing, sans toutefois vouloir jouer pleinement cette carte. Tout semble d'abord graviter autour du craquage de la machine Enigma, et ce jusqu’au point d’orgue du scénario, quand Turing trouve la faille et que Christopher (ce gros flémard dont on aimerait quand même comprendre un peu le fonctionnement) commence à faire son boulot. Ce passage est l’un des rares du film qui a réellement su me captiver, au point que j’avais presque envie de me lever pour crier ma joie en plein milieu de la salle. Cependant, il marque aussi la fin de la longue-première-partie-du-film (expression barbare pour désigner le bloc durant lequel l’intrigue tourne autour d’Enigma) et du début de la « suite du film » et d’une contemplation épisodique du plafond de la salle.

Les 30 min de film qui doivent rester peinent à intéresser. Parce que tout s’articulait autour du lien Enigma-Turing, on se demande là où veut en venir le réalisateur avec cette fin mollassonne. J’entendais un critique évoquer le procès de Turing et la tension dramatique qui y planait. Cela aurait pu donner un second souffle au tout et relancer un peu la machine. Mais ce n’est malheureusement pas le cas.

Je suis peut-être un poil trop dur avec Imitation Game, et encore… Comme je le disais en début de critique, ce film est tellement lisse et propre que même s’il m’a laissé sur ma faim, cela me fait de la peine d’écorcher cette belle copie. Pour tout vous dire, je lui ai d’abord mis un 7 honorable, me disant qu’un 6 serait bien trop exagéré. Un bon dégât des eaux et une bonne nuit tourmentée plus tard m’ont fait changer d’avis. 6, bim !
Rapture
6
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le 8 févr. 2015

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