La Violence est ce qui procure le plus de plaisir à l'Homme
Alan Turing ou Stephen Hawking ? Imitation Game ou The Theory of Everything ? Telle fut mes questions à la sortie de ses 2 films. Etant moi même un peu scientifique, j'avais le choix entre le biopic de quelqu'un que je ne connaissais pas assez et d'une personne que je ne connaissais pas du tout. Et naturellement mon choix s'est porté sur Stephen Hawking et par manque de temps, j'ai zappé ce film à sa sortie. C'est donc partie pour une séance de rattrapage !
Un héro de guerre
Ce film est excellent. Principalement parce qu'il ne se contente pas de raconter l'histoire d'Alan Turing, mais il la romance de la meilleur manière qui soit, à l'inverse du biopic sur Stephen Hawking. Le réalisateur ne se contente pas d'un cour d'histoire, mais utilise une narration qui s'inspire plus d'une narration cinématographique classique. Cela est assez rare dans les biopics. En effet tout le film joue sur l'aspect flash-back et les effets de mise en scène de manière très fluide et de telle sorte qu'on ne se sent pas perdu au visionage. Seul problème : les avions ! Cela se voit trop qu'ils sont en synthèse à un moment; ouais faute grave sur ce coup-là. Sinon pas grand chose à reprocher. La musique employée n'est pas trop mal pour ce genre de réalisation. Bref, on est vraiment bien immergé dans l'Angleterre au court de la Seconde Guerre Mondiale, avec les préjugées, les craintes et les enjeux qu'ils y avaient. Les personnages aussi sont bien traités et quasiment tous mémorable.
L'armée des cruciverbistes
Nous avons le héro Alan Turing joué par la gloire montante Bennedict Cumberbatch (Sherlock, Star Treck into Darkness, le 5e Pouvoir et bientôt Black Mass et Doctor Strange). Il joue Alan Turing comme...Sherlock maintenant que j'y pense. Oui ! Ce sont tous les deux des êtres asocials, maladroits et géniaux dans leur domaine. Mais alors que Sherlock Holmes était dépeint comme un asocial volontaire, ici il est plutôt subit. Même s'il cache son homosexualité, il ne vit que pour son travail et privilégie la logique que le relationnel. Même avec sa "femme" Joan Clarcke.
Joan Clarcke jouée par ... Keira Knightley ? Et ben elle a trouvé un second souffle à sa carrière en incarnant des personnages féminins historiques (Anna Karerine et Sabina Spielrein)! Elle incarne la seule femme de l'équipe qui utilise ses talents pour la cryptographie. Cela dit, le film exploite plus son coté femme que son coté cryptographe à l'inverse des autres personnages. En effet dans les scènes où les autres travaillent je l'ai trouvé vraiment transparente alors que dans les scènes plus relationnelles elle se met en avant. Étrange.
Hugh Alexander (Matthew Goode) est un peu le rival de Alan au début du film mais deviendra un de ses proches soutiens et...c'est tout.
Pareil pour John Cairncross et Peter Hilton (Allen Leech et Matthew Beard). On fait remarquer que John a percé le secret de Alan (et que Alan a fait de même) et Peter est celui qui est un peu contre la logique un peu froide mais tout de même sensée d'Alan sont ses assistants et interagissent bien avec les protagonistes en dehors du travail, mais on ne voit pas trop leur travaux.
J'exagère un peu car vers la fin quand on voit qu'ils devront garder le secret qu'ils ont percé Enigma, on les voit vraiment travailler dans leur base et tenter de déchiffrer les codes nazi.
En ce qui concerne les personnages de Stewart Menzies (Mark Strong) et le commandant Denniston (Charles Dance), ils sont exploités comme ils devraient être exploités. Classe mais sans plus. Charles Dance donne beaucoup de prestige à son personnage (comme il a fait pour Tyiwin Lannister) mais Mark Strong est plus le chef du MI6 comme un autre. Pas mal mais sans plus.
Une histoire qui exploite plus le coté travail et relationnel que émotionnel
Comme je l'ai indiqué antérieurement dans ma critique, l'histoire est racontée à la manière d'un flash-back, ce qui renforce un peu la compréhension de la psyché d'Alan Turing. J'ai lu dans certaines critiques que la guerre n'est pas assez bien représentée dans ce film et qu'il ne se contente que d'images d'archives et de vision apocalyptique. Ce qui est vrai en un sens. Cela dit, la vision de la guerre n'est pas le propos car ce n'est pas un film de guerre. L'histoire ne se concentre que sur l'arrière fond de la guerre, sur des cryptographes qui doivent sauver des vies sans que personne n'en sache rien. La guerre ne sert que de décors et en un sens se limiter à des images d'archives est amplement suffisant (pas la peine d'avoir du Soldat Ryan ou du Captain America). L'ennuie est qu'il ont quand même fait quelques plans pour plus de réalisme et qui sont assez mal fait ce qui est en trop. Ce qui je reproche au contraire, c'est de ne pas traiter suffisamment la relation Alan / Joan qui intervient trop tardivement et de faire part de ce que ressent Alan que vers la fin, alors que tout le film nous le présente comme un grand asocial. Les images de flash-back suggèrent un peu cet état de fait mais bon le fait que ce soit trop suggéré est un peu dommage. Mais bon ça c'est mon impression personnelle et ce n'est pas trop préjudiciable.
Un nom à ajouter entre Blaise Pascal et Steeve Jobs
Bien que j'aime une merveilleuse histoire du temps, ce biopic est bien mieux maîtrisé que ce dernier film. Malgré quelques personnages qui sont assez sous-exploités, le film est vraiment bien fait et mérite qu'on s'y attarde sur un scientifique qui a été longtemps ignoré. Maintenant, il va falloir que j'attende la future adaptation de Steeve Jobs. Quoi il y en a déjà une avec Ashton Kutcher dans le rôle titre ? Bon ben ok mais vaut-il le coup ?
Version fun de ma critique ici