Quelques grippages dans la machine
Faire un biopic sur Alan Turing était une bonne idée, notamment lorsqu'on sait ce qu'il a apporté à l'avancée technologique. Le film va à partir du moment où il est embauché par le gouvernement jusqu'à sa condamnation pour attentat à la pudeur. Il est fait en flashback à partir de son arrestation.
Benedict Cumberbatch est très bon en Turing misanthrope mais intelligent et ça ne le change pas trop de son rôle de Sherlock, en fait... Je salue aussi les décors, bien que les lieux ne soient pas nombreux, les costumes, et la musique très bien adaptée. On appréciera aussi les images d'archives très bien intégrées, avec les discours originaux. En réalité, le premier flashback n'est qu'une partie du film car il y en d'autres qui remontent au temps où il était à l'école. C'est là que le bat blesse : à abuser du procédé, le film finit par traîner en longueur dans certains d'entre eux. Comme si le réalisateur avait voulu rallonger la sauce, mais à force de délayer, on finit par perdre en saveur...
Cependant, on ne perd jamais l’essentiel : les travaux de Turing ont permis non seulement de casser la machine de cryptage allemande, mais en plus, ce que ces travaux ont permis comme avancée. Le film nous le rappelle sobrement, y compris ce qu'il est devenu après sa condamnation. Mais justement, il devient du coup trop sage, trop académique dans sa construction. C'est dommage parce qu'il y a également un bon casting je mentionnerai par exemple Charles Dance dans le rôle du Commandant Denniston. Ou encore de faire passer le message de l'injustice dont Turing a été victime. Mais de là à concourir pour les Oscars il y a tout de même un pas...
Enfin peut être que pour apprécier plus le film, il aurait fallu que je le voie dans de meilleures conditions. Je veux bien sur parler du couple de vieux qui s'est mis à côté de moi alors qu'il y avait 150 autres places libres dans la salle, et dont la femme était à ma gauche. J'ai ainsi du supporter son parfum de patchouli immonde pendant plus de deux heures ainsi que son haleine de chacal lorsqu'elle baillait. Et elle ne l'a pas fait qu'une fois...