Premier film, premier biopic. Le réalisateur Morten Tyldum revient sur la vie d’Alan Turing, le mathématicien britannique inventeur de l’ordinateur qui est parvenu à décrypter les communications de la machine Enigma, la machine de cryptage Allemande.
Problème, la réalité semble ne pas s’accorder avec le film. L’histoire est linéaire avec beaucoup de figures dramatiques « académiques », lesquelles ne sont pas forcément fidèles aux événements historiques, ceci afin de pimenter l’histoire. La parfaite démonstration en est l’histoire d’amour arrangée entre le personnage féminin et le personnage principal, alors que celui-ci était exclusivement gay.
Le côté très académique du film donne un côté très caricatural aux acteurs. On les croirait tout droit sortis de nos fantasmes les plus fous : le scientifique frustré, le chef de la police paranoïaque, la fille marginale rejetée… Toutefois le jeu d’acteur est bon et le casting parfait. Heureusement que Léonardo Dicaprio pressenti pour le rôle principal a été refusé à la dernière minute : son jeu d’acteur à l’américaine aurait fait tâche dans le casting.
Cependant Benedict Cumberbatch (personnage principal) a du mal à se détacher de ses rôles antérieurs comme Star Trek ou Sherlock Holmes. Ce qui produit une certaine frustration. Le personnage qu’interprète Benedict Cumberbatch semble tout droit sorti d’une fiction, une prise de risque plus conséquente dans son jeu d’acteur pour coller à la réalité aurait été appréciable.
Pourtant le film fonctionne ! L’histoire d’Alan Turing marque, la découverte d’un héros méconnu de la seconde guerre mondiale mort en paria. Le film est plaisant à regarder même si toutefois historiquement il n’est pas exact.
Morten Tyldum parvient à faire ses armes à Hollywood, nonobstant une certaine réticence sur la forme. « Imitation Game » ne restera pas dans les annales. Le film est bon mais creux, il ne transmet aucune morale ou message particulier. Ce qui est fortement regrettable avec une telle histoire. C’est à se demander si, comme David Fincher avec « The Social Network », Morten Tyldum n’a réalisé ce film que pour obtenir des récompenses.