Impetipassigore

Réalisateur très populaire en Indonésie grâce à un « Satan’s slave » qui avait explosé le box-office local Joko Anwar est aussi (un peu) connu dans nos contrées pour le film de super héros « Red Storm » dont le visionnage mérite un petit coup d’œil et qui prouve qu’il est possible de réaliser des choses sympathiques dans ce genre sclérosé.

Joko Anwar est donc un très honnête artisan. Il le prouve une nouvelle fois avec ce « Impetigore » (qui n’est pas vraiment gore). Dès l’introduction il démontre sa capacité à construire une tension dans une scène d’exposition a priori banale autour du métier de Maya, caissière de péage. En quelques plans il parvient à présenter son personnage, les enjeux du scénario et à mettre le trouillomètre du spectateur à un niveau tout à fait acceptable.

Par la suite Maya hérite avec surprise de la maison de ses parents alors qu’elle ne les a pas connu. Elle se rend donc au village avec son amie Dini pour découvrir ses origines. De fait, le film se construit assez habilement autour d’un motif classique du cinéma d’épouvante, le village maudit. On y retrouve donc une malédiction et une communauté aux abois.

Tout cela pourrait s’avérer classique d’autant que le film n’est pas avare dans un premier temps en scènes de maison hantée. Sauf que très vite les choses se désaxent et nous offre quelques moments complètement baroques notamment une scène d’accouchement compliqué et une autre de meurtre de masse utilisant un décor de wayang (théâtre d'ombres traditionnel javanais) assez sidérante.

Qu’en bien même l’explicitation des enjeux sur la fin semble très alambiquée le voyage vaut le coup.