Dans les années 90, l’âge d’or du western est révolu. Ce genre cinématographique a su se renouveler et ainsi, traverser les âges avec les westerns classiques des années 40 et 50, puis le genre spaghetti des années 60 met en premier plan le cinéma européen avec Sergio Leone et enfin le western crépusculaire des années 70. Clint Eastwood est le réalisateur incontournable de cette dernière période. Un anti-héros, une violence omniprésente et l’errance des personnages cherchant à fuir les vieux démons du passé sont des thèmes que le réalisateur sait parfaitement mettre en scène.


Dans un bordel miteux d’une bourgade appelée Big Whiskey, un cri court dans la nuit. Ce cri est poussé par une des prostituées de la ville lorsqu’elle se fait taillader le visage par un client. Little Bill, le shérif, met à l’amende l’homme et le jeune homme qui l’accompagne. Les prostituées, elles, réclament du sang. Après s’être toutes cotisées, elles promettent une récompense de 1000 dollars à celui qui tuera les deux hommes. Un ancien hors-la-loi, Munny, reconverti en éleveur de cochons est approché par le Kid, un jeune homme qui propose de s’associer avec lui pour toucher la prime. Munny accepte et va proposer à son ami Logan de les accompagner. Le trio, confiant, s’en va commettre le crime qui leur permettrait de toucher la prime. Mais l’impitoyable Little Bill règne sur sa ville et veille au grain.


Clint Eastwood interprète Munny, le tueur repenti. Ce personnage ambivalent, dont l’évocation du passé ne peut le rendre totalement bon, colle très bien avec l’acteur. Morgan Freeman interprète Logan, le partenaire de Munny. Son caractère calme et prudent en fait le compagnon de voyage idéal. Le rôle le plus marquant est celui du shérif Little Bill. L’interprétation de Gene Hackman lui valut d’ailleurs l’Oscar du meilleur second rôle masculin. Veillant sur sa ville d’une main de fer, Little Bill n’est pas du genre à s’encombrer d’un gant de velours.


La violence dans Impitoyable ne laisse aucune place aux concessions. Il y a celle gratuite et sadique de Little Bill. Mais il y a surtout la violence suggérée, racontée. Que ce soit celle du passé avec les actes de Munny ou lors de l’action avec certaines scènes aux conséquences graves, cette violence image parfaitement le caractère impitoyable de certains personnages.


Le film, récompensé par 4 Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur, ne laisse aucune place au manichéisme des westerns classiques. Impitoyable est un western incontournable et l’un des meilleurs films de Clint Eastwood.

Vincent-Ruozzi

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

54
8

D'autres avis sur Impitoyable

Impitoyable
DjeeVanCleef
9

Je n'ai pas de putain de titre

Un western-testament, au goût âcre, comme un nuage de poussière qui t'assèche la gorge. Il y a du John Ford dans ce film. Peut-être son plus Fordien. Et puis du Leone. Peut-être son plus Léonien. Ce...

le 20 avr. 2014

94 j'aime

15

Impitoyable
Hypérion
9

Blondin reborn on the Hell side

Unforgiven fait date dans l'Histoire du cinéma pour plusieurs raisons. Déjà sur le marché français, il a bénéficié de la PIRE TRADUCTION DE TITRE DE TOUS LES TEMPS. Non mais franchement,...

le 1 nov. 2012

71 j'aime

3

Impitoyable
-Marc-
10

Le chevalier, le diable et la mort.

En inversant tous les repères (plus encore que dans "Un monde parfait), Clint Eastwood nous fait la démonstration qu'un bon réalisateur peut entrainer le spectateur où il veut. Il nous fait...

le 20 févr. 2013

68 j'aime

11

Du même critique

Whiplash
Vincent-Ruozzi
10

«Je vous promets du sang, de la sueur et des larmes»

Whiplash est un grand film. Il est, selon moi, le meilleur de l’année 2014. Une excellente histoire alliant le cinéma et la musique. Celle-ci ne se résume pas à une bande son, mais prend ici la place...

le 20 janv. 2015

192 j'aime

11

Mad Max - Fury Road
Vincent-Ruozzi
9

Sur les routes de Valhalla

Je viens de vivre un grand moment. Je ne sais pas si c’est un grand moment de cinéma, mais ce fût intense. Mad Max: Fury Road m’en a mis plein la gueule. Deux heures d’explosions, de fusillades et de...

le 16 mai 2015

182 j'aime

21

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

153 j'aime

10