Dans la forêt, un groupe d’amis tombe sur une jolie chaîne en or. Ils décident de la récupérer, sans savoir que c’est l’unique élément qui empêche l’esprit d’un tueur sanguinaire, victime d’une cruelle injustice il y a fort longtemps, de revenir se venger des vivants…


Longs plans fixes dans la Nature, caméra qui suit lentement son protagoniste d'outre-tombe aussi mobile qu'une vieille paralytique... Mais à quoi pensait donc Chris Nash en filmant sa production horrifique comme un polar norvégien ? Un film d'horreur du point de vue du tueur, pourquoi pas, je n'ai rien contre, même si l'idée n'est pas nouvelle. Cependant, pour accoucher d'un truc aussi mou du genou et insipide , je ne vois pas vraiment pas l'intérêt. Véritable voyage au bout de l'ennui, In a Violent Nature parvient péniblement à atteindre une heure et demie de pellicule avec son rythme d'escargot sous tranquillisant, ce qui en dit long sur le contenu réel du film : un gros tas de rien sur une montagne de vide.


Doté d'un scénar qui tient sur un timbre poste et d'un cadre hautement original (des ados seuls dans les bois), on aurait pu penser que In a Violent Nature allait se démener pour surprendre ou être créatif. Mais non. Les déambulations soporifiques de son serial killer mort-vivant sont néanmoins ponctuées de morts gores et absurdes à souhait, très second degré ; reste que quelques minutes à sourire sur une heure et demie, c'est peu... L'ensemble donne le sentiment de suivre un documentaire sur un voyeur de la campagne profonde façon cinéma d'auteur. Documentaire dont le parachèvement est indubitablement son personnage principal, sorte de Jason Voorhees du pauvre ultraflegmatique au pas éléphantesque, qui se révèle être à l'horreur ce que Derrick est à la police ou bien Michel Drucker aux talk shows.


Je me dois hélas d'être plus prosaïque que les critiques dithyrambiques qui se sont extasiés sur « l’ambiance » du film, et son côté contemplatif (raté). Oui, il y a une ambiance, mais sans un travail artistique un minimum sérieux (à commencer par l’acting, tous les acteurs du film semblant survoler leur rôle), on ne fait ni du Denis Villeneuve ni du Robert Eggers, mais juste un truc digne d’être programmé à une Nuit Excentrique Nanarland (bien qu’en l’occurrence, In a Violent Nature soit bien trop barbant pour ça).


Stéréotypé et bâclé à tous les niveaux, le film de Nash tente de se sauver avec de vagues références à Vendredi 13 et quelques morts loufoques pour faire oublier que c'est une bien belle bouse. Plus efficace qu'un Tranxène, il aura peut-être néanmoins un brillant avenir dans le domaine médical, à une époque où rien qu'en France, 15 à 20 % de la population souffre d'insomnie chronique !

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le 8 juil. 2024

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