L'absence de sortie cinéma pour "In a Violent Nature" grand prix du festival du film fantastique de Gérardmer est un marqueur important de l'accentuation du déclin de cinéma de genre et par conséquent de la relative perte de prestige du festival du film fantastique qui jadis consacra (à Avoriaz) , "Carrie", "Terminator", "Braindead" ou plus récemment dans les Vosges "Blood Island", "It Follows", "Grave"


Certes, Gérardmer semble plus restrictif dans sa sélection, les œuvres de science-fiction pourtant sous-genre du fantastique au même titre que l'horreur sont ces dernières années absentes des nomminations.

A l'image d'Oddity* récompensé par le prix du public cette année à Gérardmer, In a violent nature" se trouve donc "propulsé" sur Insomnia petite plate-forme dédié au cinéma horrifique et même s'il ne révolutionne en rien le genre horrifique adopte une approche innovante en s'avançant pourtant sur des chemins mille fois rebattus par le genre. De chemins, il en est pourtant beaucoup question dans ce Slasher arpentant les sentiers forestiers de l'Ontario peu propices à la rencontre, sauf à croiser quelques paisibles caribous, mais c'est un "bestiau" d'un genre totalement différent qui va ici occuper voire occulter l'espace de sa silhouette massive.


Comparé avec raison au Jason, tueur des vendredi 13, la terrifiante créature humanoïde (John) se relève d'entre le morts, passablement en colère, lorsqu'un groupe de jeunes gens subtilise un médaillon donné par sa maman. La suite s'envisage comme devant être classique. Elle le sera en partie dans la trame, mais l'approche se révèle assez inhabituelle, la caméra emboitant littéralement les pas du croque-mitaine, adoptant son point de vue, progressant surtout à son rythme très leeent.


La dynamique déroute, c'est vrai et le principal reproche adressé au premier film de Chris Nash tient dans ce rythme particulier, qui pour certains ennuie et ne répond pas aux exigences du genre. Pourtant, le pas pesant du monstre, le bruissement permanent des feuilles piétinées dans son avancée laborieuse, ajouté au caractère inéluctable des meurtres qu'il s'apprête à commettre (l'homme est malgré sa lourdeur une force de la nature à laquelle il semble impossible d'échapper) sont des éléments de tension redoutable. Certes le film prend son temps, l'absence de musique déroute (et inquiète également), mais l'inversion de point de vue à "mi-parcours" bouleverse la narration et offre un changement de ton bienvenu tout en "installant" les personnages, les allers-retours habiles, œuvrant tour à tour à faire retomber la tension et la faire remonter aussitôt.


Chris Nash se joue des clichés sans Jump Scare, opposant des scènes d'une sauvagerie inouïe à des envolées bucoliques (un peu) à la manière de Malick dans la ligne rouge et nous réserve une fin

mystérieuse, incompréhensible mais bougrement séduisante.


*Chroniqué Ici : https://www.senscritique.com/film/oddity/critique/316564040

Yoshii
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