Petit film indépendant rencontré par hasard, In Fear se présente à nous avec un synopsis d’apparence banale, un couple perdu dans un dédale de routes de campagne, au coeur de l’Irlande sauvage, poursuivi par une présence malveillante. Mais le film se révèle être une vraie pépite, faisant monter la tension sans effets de manche éculés et (accrochez-vous, habitués de l’horreur US) sans jumpscare.
Les personnages et leurs dialogues sont crédibles, là aussi loin des clichés habituels du genre. Le cadre est posé avec justesse, on découvre un jeune couple britannique un peu hésitant (ils se connaissent depuis deux semaines) en Irlande pour se rendre à un festival, plan chamboulé par le petit ami qui annonce avoir réservé un hôtel pittoresque perdu au milieu de la forêt. Ils pénètrent alors sur des chemins à peine plus larges que leur voiture, et suivent les panneaux indiquant la direction de l’hôtel. Ils s’aperçoivent vite qu’ils tournent en rond…
Le seul décor et l’ambiance mystérieuse qui l’accompagne occupent une première moitié du film, qui malgré sa courte durée prend le temps d’instaurer une ambiance inquiétante puis rapidement suffocante, parsemant petit à petit les signes furtifs d’une tierce entité.
La seconde partie du film, qu’il est difficile d’évoquer sans ruiner le suspense, est plus haletante, substituant la terreur à l’inquiétude. In fear se révèle un excellent thriller, réalisé avec des moyens vraisemblablement dérisoires.