In her shoes raconte comment deux sœurs essaient de partager leur existence au sein d'une même instance familiale en même temps que le film lui-même. Dès lors, générique y compris, il s'agira d'établir deux espaces de vie distincts. Deux espaces en fricton, qui se confrontent tantôt, parfois se complètent. Tout l'intelligence du film réside ensuite dans l'existence d'un espace quand celui-ci est absent de l'écran, comment il est rappelé à la mémoire, comment il continue d'influencer malgré son absence ou sa disparition. Ainsi, tantôt une sœur continue d'exister malgré son absence durant le temps qui est consacré à l'autre, et inversement. Tout cela est évidemment influencé par un troisième espace, hors champs absolu du film, celui de a mère disparue et qui ne cesse de se rappeler à l'une comme à l’autre, comme pour mieux les unir et les définir.
Si toute la construction du film est soutenue par la découverte progressive de cette mère, de son rôle, du poids de sa disparition, presque sur le mode du thriller, c'est justement pour mieux faire taire son importance. Les racines familiales sont avant tout des racines: invisibles, souterraines et pourtant essentielles. Dès lors, le film explore la chaussure comme un motif "ras du sol". Ce qui lient les sœurs entre elles, parfois les séparent, se situe justement sous la surface visible qu'elles piétinent.
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