Pratiquement depuis sa naissance, un enfant de six ans est élevé par son père et son compagnon en une parfaite petite famille baignant dans l’amour, le confort et l’avenir, et sincèrement appréciée de la belle-famille et de leurs milieux professionnels. Quand le père meurt, la loi s’impose en enlevant le gamin à son beau-père et en appliquant les droits légataires à la sœur du défunt, garde de l’enfant comprise. Tristesse, injustice, colère, tourbillons et ignominies des tribunaux, malentendus d’une société enkystée dans le politiquement correct et handicap affectif achèvent la dégringolade.
Premier film du le réalisateur Patrick Wang, il opte pour le style intimiste d’un cinéma indépendant, en ponctuant sa narration de flashes-back révélateurs sur les passés des personnages. Malgré quelques maladresses et longueurs, parfois utiles et d’autres fois lourdes, on assiste à un puissant hommage à la parentalité adoptive, une dénonciation des tragiques lacunes légales des couples homos, une aventure sentimentale poignante, et la prise de conscience à la fois triste mais pourvue d’espoir qu’il faille aujourd’hui toucher la douleur pour retrouver le sens du dialogue et du cœur ouvert.