Oui après le problème c'est que ça ne parle pas du tout de skins donc le jeu de mots est un peu galvaudé mais ce n'est pas grave. J'aurais pu le faire avec American History X. Mais si, vous savez le film où un nazi il prend conscience que le nazisme c'est pas très gentil quand même donc du coup il en parle à son frère mais bon trop tard mec le chrono est dépassé. Non, In their skin est tout simplement le préquel de Under the skin. Mais ici, pas question de Scarlett Johansson nue...
C'est l'histoire d'une famille "normale", mais "normale" pas dans le sens François Hollande, normale comme une famille qui a ses hauts, ses bas, comme Paris Hilton sauf qu'elle n'a pas souvent de hauts et quasiment jamais de bas (c'est trop glamour, elle pour rester sexy elle fout juste pas de culotte et fuck off). Une famille parfaite en apparence, composée d'une femme, d'un homme et d'un petit garçon. On apprend par la suite que leur petite fille est morte dans un accident, donc le couple est très heureux d’emménager dans une maison dans la forêt loin de tout mais en même temps il est malheureux parce que bon, perdre un enfant c'est chiant quand même. Là où les emmerdes commencent, c'est quand une nouvelle famille, qui semble normale elle aussi, leur propose un dîner le soir...
Bon, il faudra peut-être dire au réalisateur qu'on est pas obligé de plagier des films. Alors oui, certes, le "but" de cette famille est assez différent du film qu'il copie mais ça reste fondamentalement la même chose. Je parle bien évidemment, enfin je dis bien évidemment mais si vous n'avez pas vu le film vous n'en savez fichtre rien, de Funny Games. Ou Funny Games US pour les gros beaufs qui n'ont pas vu l'original. Je n'ai pas vu l'original non plus, ne vous inquiétez pas. Il y a énormément de similitudes, notamment ces quelques personnes qui s’immiscent dans leur vie et qui créent, de fil en aiguille, une situation qui interroge, étrange, puis insoutenable. J'aime beaucoup le cheminement et j'aime encore plus la réalisation, très lente, souvent dépourvue de musique extradiégétique (c'est mes cours de ciné, je n'ai retenu que ça et "travelling" aussi) et se concentrant sur un seul couple à la fois. Quand l'un parle, c'est sur l'autre que la caméra est braquée. La situation dégénère petit à petit et c'est une petite merveille de sentir que tout bascule, on se sent alors impuissant, voyeur, face au récit qui se déroule devant nous et qui semble extrêmement bien maîtrisé. Après y'a une histoire de chien donc c'est vraiment se foutre de la gueule du monde par rapport à Funny Games mais soit.
Les acteurs sont randoms. On pourrait les échanger, les moduler, ça ne changerait rien. La toute fin est inhabituelle, la deuxième partie fait monter la tension sans jamais vraiment sortir des clous. Je n'aime pas des masses Selma Blair mais j'ai vu une photo d'elle sur google images où elle imite une pratique sexuelle donc ça va je trouve qu'elle joue bien en fait dans le film, je change mon fusil d'épaule. Je trouve regrettable que beaucoup de films d'épouvante se contentent de privilégier le scénario, la peur et l’angoisse en oubliant le casting. La seule qui tire son épingle du jeu est la sosie de Michelle Dockery dans Downton Abbey (bon, juste dans ce film car en vrai aucun rapport) qui arrive à être candide, douce, manipulable mais absolument diabolique. C'est une jolie performance.
Je vous conseille ce film qui se fait démonter sur SensCritique mais pour qui j'ai du respect et de la sympathie. Il y a de très bonnes idées, une mise en scène ingénieuse et une bonne grosse demi-heure du film très intéressante. Ca vaut le coup d’œil. Ca n'évite pas les clichés du genre, par exemple la grande maison perdue dans les bois, le fait qu'il n'y ait plus de réseau, qu'on perde son téléphone portable, que la voiture soit trop loin pour aller la chercher... C'est con de garer sa voiture à 500 mètres quand t'as une maison. Après c'est un petit conseil que je donne aux gens qui habitent en forêt et qui vont se faire démonter la tronche à coup de hache. Tu gares ta voiture dans ton garage t'es tranquille. Surtout qu'il n'y a pas non plus grand monde, c'est pas comme si tu devais te garer à trois pâtés de maison. Pareil pour le téléphone, si je peux me permettre, tu le gardes dans ta poche. Alors oui, tu peux finir stérile paraît-il, mais être un individu de type stérile c'est quand même mieux qu'être un individu de type décédé car enterré vivant dans le potager avec ton gosse. Après c'est un choix de vie.
C'est le projet Blair Witch.
(Parce qu'elle s'appelle Blair en fait. Et ça se passe dans la forêt c'est pour ça en fait. Oui ? D'ac', bonne journée bisous.)
PS : Cette affiche de film est l'affiche la plus lourdingue qui existe sur Terre.