Vu dans une version moderne amateur, remix avec florilège musical bigarré à la place de la partition de Janacek (*). Résultat excellent, mêlant une trentaine d'oeuvres dont Paco de Lucia, de l'art lyrique, William Shatner, Cabaret Voltaire, Ryuchi Sakamoto, et d'autres sources plus planantes..., mais que je pensais appartenir à l'oeuvre originale. Et c'est bien mieux comme ça, la partition intégrale avec Janacek écoutée par la suite, ternissant un peu la flamboyance du film.
Que l'on adhère ou non au délire ésotérique thélémite de Kenneth, il faut bien avouer que Pleasure Dome est une expérience sensorielle splendide, plus psychédélique que surréaliste, aux couleurs fabuleuses, d'une très grande sensualité (des femmes énigmatiques vêtues de brocart posant leurs pieds sur des fourrures ébouriffées...torride ! Des chapelets d'émeraudes ingurgitées à proximité de fumerolles suspectes, hommes suppliciés aux enfers par des furies, encore elles ! Shiva, Hecate, Cagliostro, Aphrodite, Isis, Pan, Lilith...et tout le bataclan, on est pas à ça près ! Sans parler de l'ultra pop Abalon aux cheveux écarlates, mère des abominations !). Un montage non pas hypnotique mais bouillonnant (toujours le chaudron !), avec des effets de dédoublement des personnages. Un beau trip que l'on peine à dater de 1954 !
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