Incendies est un film réalisé en 2010 par Denis Villeneuve (Prisoners, Blade Runner 2049, Sicario,…). Pourtant, il n’a pas pris une ride. Le film commence avec la mort de Nawal Marwan. Ses deux enfants se retrouvent chez le notaire qui leur donne deux lettres : une pour le père et une pour le frère. L’un qu’ils croyaient mort, l’autre dont ils ignoraient l’existence. S’en suit alors un retour aux sources, à la vie de cette mère méconnue.
Dans ce film, tout n’est que dualité.
Tout d’abord, l’action commence au Canada, en français. Alors que l’histoire se déroule majoritairement au Liban, en arabe.
On retrouve une guerre de religion qui oppose les musulmans et les chrétiens. Mais surtout le passage rapide de l’une à l’autre grâce à un foulard ou une croix.
On suit également deux temporalités. La vie de Nawal Marwan mais aussi la quête de compréhension de celle-ci par ses deux enfants.
Ces jumeaux justement qui sont fondamentalement opposés. Il y a, par exemple, une scène dans une piscine où Simon est tout agité alors qu’à côté Jeanne fait la planche calmement. Tous ces détails insistent sur ce sentiment des opposés qui s’attirent ou au contraire s’éloignent…
Finalement, cette dualité est encore accentuée dans les plans (je vous ai mis quelques exemples dans les photos). Rien n’est laissé au hasard. On retrouve des premiers plans dans lesquels les protagonistes agissent. Mais surtout des arrières plans qui font vivre le film. Ces petites scènes du quotidien qui font ressentir l’atmosphère tendue ou pas (selon l’époque) de ce pays fictif.
Au niveau de l’intrigue, on ne s’attend jamais à ce qui arrive. Les personnages vivent des horreurs, mais en ressortent toujours grandis avec une soif d’amour inconsidérable.
Les plans sont magnifiques. Les paysages donnent envie de voyager. Au niveau des personnages, les plans leur donnent vie. Denis Villeneuve les représente comme peu de cinéastes les mettent en avant, grâce à un cadrage particulier. Le personnage peut être très peu présent de l’image, pourtant on sait de qui on parle et avec quelle force.
Je finirai cette critique simplement. Mon cœur a palpité de bout en bout. Peut-être grâce à ces personnages si touchants, ces mondes rarement représentés ou cette dualité si profonde. Mais c’est en le regardant que vous comprendrez vraiment de quoi je parle lorsque je dis dualité. A noter qu’un plus un, ne font pas toujours deux. Et c’est tout ça justement, la force de ce film. Un véritable ovni que j’avais involontairement négligé. (Je vous conseille de relire cette critique après, au cas où vous n’auriez pas compris quelques références ;))