Pas fan de Denis Villeneuve à la base, je prend de plus en plus plaisir à regarder ses films, et je dois avouer que j'ai vraiment aimer mon visionnage de Incendies.
Dans son style caractéristique, à la photographie très propre, et au rythme plutôt contemplatif et minimaliste (notamment au niveau musical, ou le choix des rares extraits est millimétré), le réalisateur nous offre ici une histoire familiale intense. Le choix de la narration est certes classique (il m'as d'ailleurs rappelé Little Girl Blue), puisqu'elle est ici au service des émotions transmises par un casting au poil. Que ce soit la sérieuse Lubna Azabal, ou Rémy Girard dans un rôle totalement opposé, il n'y a pas grand chose à redire des différents acteurs, avec aussi un duo Mélissa Désormeaux-Poulin/Maxim Gaudette complémentaire qui fonctionne bien. Le parallélisme entre les quêtes de Nawal et de Jeanne, volontairement emmêlé dans la narration par Villeneuve, charge vraiment la narration en émotion.
Pas grand chose à redire de ce film, peut être un peu difficile à suivre parfois avec des noms de villes pas évident à reconnaître, ou quelques longueurs parfois (même si on est rapidement rappelé à l'ordre par quelque scènes ou la violence s'empare du récit en une fraction de secondes), mais c'est ce qui installe aussi une réelle attente chez le spectateur, et un suspens grandissant jusqu'au Climax du film quand le twist se révèle dans une scène réellement touchante et un final semblable à une véritable claque scénaristique.
En bref, un film vraiment puissant, tragique et la violence et l'amour s'emmêle dans une histoire familiale complexe, et dont la portée politique tout juste dissimulée offre plusieurs niveaux de lecture.