Infection
20 Septembre 2013 - An 3 après Infection. Voilà trois ans que le virus s'est déclaré, provoquant d'abord des petits changements, légers soubresauts de publics et rumeurs diverses s'amplifiant...
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le 20 sept. 2013
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À sa sortie, Inception a engendré beaucoup de débats et moi-même, à mon premier visionnage, j’ai trouvé que le film était un peu prétentieux et que sa fin suggérait beaucoup trop de discussions pour pas grand-chose, car le scenario était finalement plutôt simpliste.
Ce film à fait beaucoup parler de lui pour sa scène finale avec un gros plan sur la toupie en mouvement.
« La toupie continuera ou s’arrêtera-t-elle de tourner ? »
Cette réflexion amène le questionnement suivant : « Cobb (Dicaprio) est-il resté dans les limbes ou est-il désormais dans la réalité ? »
Beaucoup de gens ont après ça émis leurs propres théories sur cette scène finale. Selon Michael Caine, Nolan lui aurait affirmé que lorsqu’il est dans une scène, c’est la réalité, car ce dernier ne comprenait rien au film. Ainsi, Caine apparaissant à la fin, les fans en ont conclu que DiCaprio se trouve dans la réalité.
Alors premièrement, je trouve cette interprétation plutôt fade, pas très intéressante et deuxièmement si cela s’avère aussi simple, le film est donc pour le coup réellement faussement intelligent, se donnant des allures métaphysiques pour pas grand-chose.
Mais pour ma part, j’ai une tout autre vision du film qui je l’espère vous fera changer d’avis sur le fait qu’Inception est faussement intelligent. Bien évidemment, cette théorie va de pair avec celle énoncée précédemment, ou ne la discrédite pas tout du moins.
D’abord commençons par résumer les éléments essentiels de cette théorie :
Selon moi, dans les limbes, DiCaprio a inséminé dans le cerveau de Marion Cotillard (mais aussi dans le sien) une autre idée. Une idée toute simple, qui est que « lorsque la toupie tourne, il s’agit d’un rêve et lorsqu’elle s’arrête il s’agit de la réalité ».
En effet, pendant que DiCaprio explique qu’il a inséminé une idée dans le cerveau de Marion Cotillard, il met la toupie dans un coffre-fort et plus tard il rouvrira ce coffre-fort et en sortira l’objet. Le coffre-fort symbolise le cerveau et la toupie, l’idée ; l’Inception.
Dans la mission principale qui était d’inséminer l’idée que Fisher doit renoncer à son héritage, on voit dans la dernière strate de son rêve que Fisher ouvre un coffre-fort contenant le faux testament, l’Inception.
Après avoir récupéré le faux testament, qui n’existe pas dans la réalité mais qui est une idée / un mensonge, Fisher est « Inceptionné ».
On peut donc mettre en parallèle ces deux éléments :
Si le coffre-fort est le cerveau de Fisher et le testament l’idée, alors le coffre-fort de DiCaprio est son cerveau (et le cerveau de Mal) et la toupie est l’idée. En sortant la toupie du coffre, il en récupère l’idée, l’idée que « lorsque la toupie ne s’arrête pas, c’est le rêve ; lorsque la toupie cesse de tourner, c’est la réalité ».
Cet élément sur lequel DiCaprio fonde son propre rapport au réel ainsi que celui que le spectateur utilise comme élément déterminant la compréhension du film et indicateur de réalité ou de rêve n’est finalement qu’un mensonge. C’est une idée que Dicaprio s’est « auto-inceptionné » pour éviter la folie, et que Nolan nous a « Inceptionné ». Ce paramètre remet ainsi tout le film en question.
Cette fameuse toupie qui a engendré tant de débats est finalement une simple idée, une idée qui rend le film incroyablement fort, car elle s’est inséminée dans le cerveau des personnages mais surtout dans celui du spectateur.
Car cette idée toute simple rentre dans notre cerveau comme un parasite, et on la prend comme élément de vérité. Ainsi, en théorisant avec comme base la toupie, on tombe dans le piège de Nolan. On théorise à partir de cette idée, mais on ne se doute pas que cette idée n’est pas réelle. Ainsi, on pense ériger nos théories par nous-même alors que c’est le film et ce plan final magistral qui nous pousse a le faire malgré nous. C’est en voulant comprendre le film que ce dernier a réussi son Inception.
Si l’on voit le film de cet angle, ce fameux plan sur cette toupie n’est finalement pas si prétentieux.
Cette toupie qui permet indirectement de briser le quatrième mur mais de manière plus subtile qu’un regard face caméra ou qu’un dialogue avec le spectateur.
Le quatrième mur est brisé, Nolan s’est introduit dans notre cerveau, a semé une idée.
Mais le spectateur ne s’en est même pas rendu compte ; et c’est grâce à ce plan final que Nolan a réussi son Inception sur le spectateur.
On entend avant le générique de fin la fameuse musique d’Édith piaf « Non, je ne regrette rien » au ralenti. Une musique qui était initialement utilisée dans le film pour faire sortir les personnages de leur rêve est ici utilisée pour faire sortir le spectateur de ce rêve de 2h30. Un film dont ce spectateur sort avec une idée, une Inception, qu’il ne remarquera peut-être pas, mais qu’il n’oubliera sans doute jamais.
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Créée
le 28 nov. 2020
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