Premier film de studio pour George Romero, et on lui donne enfin l'occasion de sortir de son carcan horreur-zombies, de manière plus visible qu'un Knightrider injustement passé inaperçu. Il s'attaque ici à un thriller où un jeune homme devient tétraplégique à la suite d'un accident, et on va lui proposer l'aide d'une guenon pour l'aider dans ses tâches car il ne peut plus bouger que la tête. Mais plus ça va, plus le primate va avoir un comportement étrange, jusqu'à zigouiller des personnes...
Porté par l'excellent Jason Beghe, voilà un film que je ne connaissais pas de Romero et qui me permet de voir une autre facette de son talent sous-estimé en jouant sur la terreur pure représenté par un tout petit animal, qui se révèle redoutable car il est le fruit d'expériences de laboratoire où chacune des piqures qu'il a reçu le rend différent et de plus en plus dangereux. On retrouve aussi Jon Pankow, Kate McNeil et un jeune Stanley Tucci.
On pense à Fenêtres sur cour dans le sens où les deux personnages principaux sont paralysés, mais aussi dans le suspens qui monte graduellement. Il y a aussi le talent du maquilleur Tom Savini, avec pas mal de gerbes de sang mais aussi pour avoir fabriqué une version mécanique du petit guenon, qui se remarque facilement de dos dans les gros plans.
Malgré sa durée un peu excessive (près de deux heures), et une fin un peu trop hollywoodienne pour être honnête, voilà une bonne surprise, et qui montre que ouf, Romero n'avait pas vendu son âme au diable en étant toujours aussi corrosif.