Incidents de parcours par Nicolas Montagne
Sortant à son grand soulagement de son éternel film de zombie, Romero peut enfin parler d'autre chose, et il le fait bien avec ce Monkey Shines de très bonne facture. Plus un thriller qu'un film d'horreur, il parvient néanmoins à nous faire dresser les cheveux sur la tête. Le film pose la question de ce dont on est capable au fond de nous, des pensées malsaines qui peuvent nous assaillir parfois, pour ne plus nous lâcher. Mais que se passerait-il si nous passions à l'acte?
C'est ce qui se passe ici, indirectement, avec ce singe meurtrier directement connecté à l'esprit du héros paralysé, ne sachant plus que faire de son compagnon d'infortune. Ainsi, on est sans cesse en train de se demander ce qui va se passer dans la tête du héros, sachant que c'est également ce qui va se produire dans la réalité. Très intelligent et savamment mis en scène, Monkey Shines a néanmoins eu à souffrir en France de son titre mal traduit, ne donnant franchement pas envie au spectateur. Quel dommage car c'est vraiment une belle démonstration de la part de son auteur qu'il sait faire autre chose que des films de tripailles avec un discours politique (c'est d'ailleurs ce qu'il voulait avec ce film), malgré une scène de bouffage de singe à la fois tordante et d'une violence primaire inouie. Ici, Romero s'attaque donc à un penchant de l'être humain, non à son orientation dans la société.