Ai depuis 1997 un faible certain pour ce film qui met en scène un faussaire de génie aux prises avec ses commanditaires.
Jason Patric --- bluffant, six années auparavant, dans l'excellent Rush --- est diablement sexy et convainquant en peintre ténébreux et impulsif.
Le discours (direct) sur l'art a beau être (fatalement) superficiel, il n'est certainement pas vain et donne une touche savoureuse à un thriller haletant de bout en bout --- et sur lequel se greffent impeccablement deux histoires d'amour.
Only Rembrandt can paint Rembrandt
Mention spéciale à la prise de son qui associe à la fuite et à la gamberge de notre bel escroc les arrière-plans du quotidien : bourdonnements du voisinage, murmures de la rue, pépiements d'oiseaux, cloches d'églises, aboiements, sirènes...
Si ce choix esthétique de John Badham en est un (et non pas un manque de $ !), on peut l'interpréter comme une volonté de montrer l'artiste comme un être ultra-sensible qui capte, souvent malgré lui, tous les trémolos de la vie, les accumule, les agglomère, les laisse se télescoper, se décanter (ou pas), pourrir (ou pas), pour éventuellement, à un moment, les recycler et donner vie à une œuvre...