Quentin Dupieux revient avec un nouveau film et son style habituel: de l'absurde, beaucoup d'absurde, et de la comédie en quantité suffisante pour avoir plusieurs fous rire pendant le film.
Parmi ses autres œuvres, je n'ai vu que Mandibules et Rubber, je ne peux donc pas juger ce film au regard de la totalité de sa filmographie. Cependant, on note qu'à la différence de ces 2 films, l'absurde s'appuie ici sur un concept temporel, qui est à la fois apte à provoquer de la fascination, des scènes hilarantes, et un sentiment d'étrangeté. C'est ce qui permet au film de porter un message en sous-texte sur le rapport qu'entretiennent les personnages avec leur propre vieillesse. Le film a ainsi un vrai propos au-delà de la comédie, même si on regrette qu'il ait encore sous le pied de quoi le rendre plus subtil et plus fort.
Les acteurs sont toujours au point, surtout Magimel dans son rôle de mâle ridicule blessé dans sa virilité en permanence, et qui sert d'alter ego masculin aux préoccupations du personnage de Léa Drucker.
Je note aussi une scène en musique sur la toute fin du film, à la fois drôle et terrifiante, qui pré-conclut en beauté l'histoire.
En résumé, les 1h15 du film ne lui permettent pas d'être un chef-d'œuvre, mais sont suffisantes pour en faire une petite pépite, légère et juste sur les maux qu'elle pointe.
[J'ai eu l'occasion de voir le film au festival de Berlin, ce qui explique ma critique un peu en avance]