Il est assez cocasse de constater qu'en travaillant à nouveau avec Alain Chabat, Quentin Dupieux reprenne en quelque sorte le sillon de Réalité, à savoir celui du film pseudo fantastique, pseudo film à clef, mais cette fois-ci dans une version bien moins prétentieuse.
Un autre aspect cocasse est que je suis parvenu à traîner le même pote, pas franchement cinéphile, pour le voir que celui auquel j’avais fait subir Réalité lors de sa sortie (la légende dit que la veille de cette séance je l'avait aussi collé devant le dvd d'El topo, donc fait couler deux fois son cerveaux par les oreilles en moins de 24h, mais qu'il ne m'en veut pas)
Sauf que cette exploration du sillon en question est, comme je le disait plus haut, bien moins prétentieuse, il n'est aucunement question ici de pondre un Mulholland Drive like absurde et comique comme la dernière fois, mais plutôt de faire déambuler le spectateur dans une absurdité et une drôlerie à peine plus soulignée que celles du monde réel.
Les deux éléments "incroyables mais vrais" sont ainsi, à peu de chose prêt dans la continuité de ce que peut nous proposer la publicité si on s'applique à la fantasmer de manière un brin stupide et caricaturale, ironisant ainsi tout l'échec annoncer de ce genre de volontés.
Si tout ça marche si bien c'est autant par la maîtrise de Dupieux, qui n'en fait pas trop, ou du moins jamais quand cela ne sert pas un éclat de rire ou un léger malaise, que par ce quatuor d'acteur délicieux, même si Anaïs Desmoustier n'est à mon goût pas aussi bien exploitée que le sont les trois autres.