Le film ne laisse pas de liberté aux personnages : ils sont réduits à répéter jusqu'à la fin l'attitude qu'ils adoptent après un premier retournement narratif. Alors que Chabat était excité par la trappe avant de savoir ce qu'elle contenait, il s'avère peu intéressé une fois qu'il y est entré et reste fixé sur ses obligations professionnelles ; Léa Drucker, d'abord réticente, se trouve fascinée une fois qu'elle comprend ce qu'elle contient. Il sera de plus en plus indifférent, elle sera de plus en plus fascinée : ça s'arrête là. Il ne se passe donc à peu près rien de substantiel sans que ça ne paraisse gêner le réalisateur. Le masque de la générosité ludique tient pendant les 10 premières minutes. On est ensuite atterré devant la vacuité du spectacle auquel on assiste. Un cinéaste impuissant faisant joujou avec son engin qu'il finit par détruire de frustration faute de réussir à s'en servir. Car le film paraît ne pas accepter ou ne pas assumer que le cinéma narratif dans lequel il s'installe quoi qu'il dise suppose la construction méticuleuse d'un sens tout au long du film. Sous ses airs, le film refuse de prendre le risque de formuler vraiment quoi que ce soit. Au lieu de proposer, d'inviter, d'accompagner, il nous balance des motifs dont il ne fait rien. Tout ça se fait évidemment au détriment des personnages et des acteurs avec un sort particulier fait aux femmes chez qui il n'y a littéralement rien à sauver.