Une petite ville américaine est frappée par une série de viols brutaux touchant uniquement les femmes, et dont on ne trouve pas la trace de l’agresseur. Un professeur et une journaliste vont mener l'enquête et finalement rencontrer un jeune homme quelque peu possédé...
Incubus, rien à voir avec le film des années 1960, fait partie de cette vague horrifiques produits au Canada, car les avantages fiscaux y étaient plus intéressants, quand bien même l'intrigue se situe en Amérique. L'intrigue est au fond assez efficace, bien qu'il y ait des zones d'ombres ou que la fin soit expédiée, mais elle résulte de ce sentiment d'étrangeté qu'on a devant cette histoire assez glauque. D'ailleurs, l'introduction pourrait être un équivalent horrifique des Dents de la mer, sauf que ça se passe sur terre et que le jeune couple va subir un terrible sort.
Mais l'intérêt du film est dans la présence de John Cassavetes dans le rôle du chirurgien, qui ne se départit jamais de ce demi-sourire, mais qui fait un peu ce qu'il veut, comme l'acteur qui réécrivait à l'envi ses dialogues. D'ailleurs, c'est sa seconde collaboration avec John Hough, un ancien de la Hammer, et il faut dire que ça marche très bien. On voit bien qu'il y a peu d'argent à l'écran, que tous les acteurs ne sont pas justes, que c'est fortement influencé par L'exorciste ou Rosemary's baby (déjà avec Cassavetes), mais le film se veut fortement audacieux avec l'évocation des organes génitaux féminins, du sperme ou des dégâts de ces viols sur le corps des femmes. De ce fait, je trouve Incubus assez réussi dans le genre, car il se veut assez frontal sur l'horreur, scènes gores comprises.