•Taaaatatatam ta taaaatatataaaam tamtaaaaaa ! Rarement vu un thème musical aussi typé. Ou un film aussi typé, en fait. Et je m’en suis rarement autant foutu, d’un autre côté. Quel film, mes amis, quel film !
•Vous savez ce dont j’ai marre dans ce genre d’histoires de guerre extraterrestres ? J’en ai marre du message implicite comme quoi les Etats-Unis sont là pour nous sauver. C’est vraiment ridicule à la longue. Non, ce qu’il nous faut, c’est un film décomplexé, avec de vrais morceaux de testostérone dedans, où le subliminal fil rouge yankee est complètement explicite et décomplexé. Précisément, dans Independence Day, le monde n’est pas sauvé par un américain au hasard, comme d’habitude. Cette fois-ci, tenez-vous bien à votre patriotisme, c’est LE PUTAIN DE PRESIDENT DES ETATS-UNIS qui monte dans son avion de chasse pour dégommer la bleusaille venue de l’espace. Est-ce que c’est pas dingue, rien qu’à l’entendre ?
•En fait, le n’importe quoi est tellement dense qu’on a peine à y croire. Pendant plus de deux heures, Roland Emmerich empile des clichés tous plus éculés les uns que les autres, avec une imagination proche de zéro (un exemple au hasard : les vaisseaux aliens sont juste de grosses soucoupes). Mais tout nous est livré avec une naïveté absolue, qui rend l’ensemble attendrissant et surtout jouissif. L’absurdité assumée nous fait toucher au sublime quand elle est couplée à un visuel explosif. Voilà l’autre point fort : ce film est l’un des dernier de la génération des blockbusters sans images de synthèse. On y trouve déjà plusieurs scènes faites à l’ordinateur, mais l’utilisation de maquettes et d’arrière-plans incrustés est massive, voire abusive. Quand comme moi, on est né avec les CGI, on s’amuse beaucoup devant ce gâchis un peu famélique (le film a coûté moins de 100 millions de dollars) de plastique qui explose. Quand on est plus âgé, on est nostalgique, et c’est tout aussi bien.
•A l’heure des héros Marvel qui se moquent d’eux-mêmes et de leur statut d’icône, ne boudons pas ce petit plaisir bourrin. Independence day, c'est la superpuissance américaine décomplexée, dont le rêve s’est brisé un beau jour de septembre 2001. Allons donc, je m’égare ! Au diable la mélancolie, et vivement un deuxième opus, où un simili-Bush ira niquer les terroristes dans son tank personnel. Des nanars comme ça, on en fait plus!