Qu'on se le dise, je ne suis pas un grand fan des blockbusters. La plupart me paraissent n'être que de piètres représentations, des rejetons nés de l'inceste de leurs pairs, juste bons à toucher le plus grand nombre de personne à la fois, oubliant au passage la subtilité, la logique et l'équilibre d'une histoire en générale. Ce n'est pas tant les films d'actions qui me dérangent, dans l'ensemble je peux me targuer d'être très bon public, riant et m'esclaffant à la moindre boutade grossière. Mais là... Non, ce n'est pas possible de ressortir de la séance du second Independance Day en se disant qu'on a passé un chouette moment. Ce n'est pas que le film est mauvais. Les films mauvais peuvent receler de bons nombres de petites perles qui te font oublier la chaleur de l'étron. Ici point de perles, juste le néant d'un crâne vide.


Pour le synopsis, on ne va pas dire que les scénaristes se sont foulés, non vraiment. Faut dire qu'une énième histoire d'aliens tout dégueulasses venant saccager nos monuments, vider nos populations de leur intelligence et par la même occasion, la nôtre, on en a eu à la pelle depuis le premier opus. Si quelques productions comme District 9 émergent de l'océan sans boire la tasse, le reste du panier s'enfonce toujours plus profondément dans la connerie. Emmerich nous concocte ici ce qui ressemble davantage à un reboot du film de 96 qu'à une véritable suite tant, en tout point, l’œuvre s'avère semblable à son prédécesseur. Tout au plus nous avons droit à une petite mise à jour. Les Aliens sont de retour après vingt ans sans envoyer de carte de vœux pour les fêtes et...ils ne sont pas content. Rebelote, un vaisseau géant se pose sur terre pour tenter de nous anéantir et l'espèce humaine (disons l'Amérique de Donald Trump, un black plus quelques Chinois pour des questions de diversité) s'oppose à l'envahisseur armé de gros flingues. Et c'est tout..


On te reprend des acteurs du premier film, on en ajoute d'autres pour laisser place à de jeunes têtes à claque sans oublier de choisir des seconds rôles dont l'utilité sera de balancer au cœur de l'action des « mais qu'est-ce qui se passe ? », prouvant une fois de plus à quel point on est pris pour des imbéciles incapables de comprendre une scène. La plupart de tout ce joyeux petit monde est absolument inutile mais au delà de ça, ils sont pléthores ces cons. Ils arrivent tous avec leurs histoires et leurs petits problèmes inconsistants, les mélangeant avec le reste de ceux des autres, donnant ainsi l'impression au film qui, de base, ne raconte pas grand chose, de faire du remplissage.


Et c'est là que le bât blesse. Quel besoin de faire du remplissage dans une histoire aussi simpliste. Ne peut-on pas seulement nous abreuver d'images de destructions, de guerres célestes et d'éléments épiques n'égalant qu'une musique faisant s'échauffer le creux de nos reins. On aurait jamais eu un excellent film avec ce genre de recette mais au moins tout aurait été concordant. Et c'est bien là le problème : le ton n'est jamais juste, n'est jamais en adéquation avec ce qu'on te propose. Aucune tension, aucun dramatisme, tout est gâché par un humour ringard, ultra cliché, qu'on te vomit à la gueule par delà l'écran de cinéma. Faire une vanne au beau milieu d'une scène d'action c'est quelque chose de très classique qu'on accepte généralement sans mal. Mais pour que la blague touche son spectateur elle a besoin d'être accompagné d'un ton décalé et dynamique. Ici, le dynamisme est mauvais, faute à un montage peu travaillé, et le décalage ne fonctionne pas. Cela ne fonctionne pas parce que ce n'est pas bien écrit. Il ne suffit pas de montrer une drôle de réaction chez l'un des protagonistes devant une scène d'apocalypse pour créer le décalage humoristique. Ici c'est juste d'une bêtise folle, nous faisant sortir constamment du film en nous rappelant que « oui, tu es en train de regarder un film, qu'il s'agit d'acteurs sachant également que tout n'est qu'illusion ». Et ça c'est moche...

Fosca
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 1/10 : Les pires films de tous les temps et En 2016, je vais sucer la moelle du cinéma

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le 21 juil. 2016

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