Feel good movie à la sauce indienne.
Avant de parler de ce film, comment peut-on le critiquer quand il propose un casting de seniors aussi exceptionnels ? Ça va de Judi Dench à Tom Wilkinson, en passant par Maggie Smith, Penelope Wilton et le fabuleux Bill Nighy, dont sa classe légendaire irradie le film de sa présence.
Comme vous avez dû le remarquer, j'ai beaucoup aimé ce film qui, si il n'évite pas les clichés et les images de cartes postales, rend toujours de bonne humeur et parvient à faire émouvoir sur un sujet improbable ; des retraités qui investissent dans un hôtel, situé en Inde, pas si luxueux que ça...
Si le film est constamment joyeux, il n'évite pas aussi les sujets plus sensibles, comme la maladie ou la mort (et ce qui arrive à ce personnage est bouleversant, car il a combattu sa maladie pour voir une dernière la personne dont il fut secrètement amoureux 40 ans plus tôt), mais l'essentiel pour ces personnes, c'est d'aller de l'avant, et c'est un peu la morale du film; peu importe les chapitres, la fin d'une histoire se doit de finir bien.
Je reviens aux acteurs, qui sont le grand spectacle du film, à l'image de Maggie Smith, femme clouée sur son fauteuil roulant à cause d'une opération de la hanche, et qui ne veut rien prévoir, car elle ne sait pas si les bananes qu'elle a achetés seront encore vertes demain, ou Judi Dench qui doit assurer sa première conférence publique en imaginant que l'auditoire est entièrement nu.
Il y a aussi Ronald Pickup, vieux séducteur qui veut sans arrêt plaire aux femmes plus jeunes, quitte à dire qu'il a 40 ans lors de séances de speed dating. Quant au couple formé par Bill Nighy et Penelope Wilton, il apparait au bord permanent de la rupture, l'une vivant mal le fait d'être en Inde, et l'autre qui voudrait relancer sa vie amoureuse, peut-être avec une autre...
Si on peut supporter le cabotinage de Dev Patel, qui en fait des tonnes en gérant d'un hôtel aussi improbable, on peut se laisser emporter par ce très beau film, où la machine à émotions tourne à plein.
Il est tout de même amusant, en parlant des clichés, de voir que John Madden (rien à voir avec le sportif du même nom) et Danny Boyle (rien à voir avec Danny Boon) tourent la jungle indienne de la même façon, à croire que ça ne doit pas rose de vivre là-bas...
Mais il n'empêche, c'est très réussi.