S'attaquer au Temple Maudit n'est pas une sinécure. L'épisode 2 reste controversé de par son style tranchant radicalement avec l'opus fondateur, mais il n'en demeure pas moins charnière dans la saga de l'homme au fouet.
Le film commence avec une brillante scène d'introduction dans un cabaret en Chine, dans laquelle Indy flirte allégrement avec le personnage de Ian Fleming. Rien de tel pour ouvrir le bal ! D'autant que cette scène jubilatoire sert de prétexte pour nous présenter ses futurs compagnons de route : une meneuse de revue un brin excentrique (et accessoirement future Mme Spielberg), ainsi qu'un jeune garçon précoce et plutôt débrouillard (le p'tit Mac Guyver dans les Goonies).
Comme vous vous en doutez, tout ne peut pas se dérouler sans accrocs, et prof Jones devra bientôt prendre la fuite en avion pour se tirer de là après s'être mis à dos une branche des triades locales. Mais le vieux trimoteur n'atteindra jamais sa destination... Car une fois la Chine traversée d'Est en Ouest, ses occupants se retrouveront littéralement largués au pays des éléphants, maharajahs et autres divinités mutantes : l'Inde!
S'en suivra une aventure somme toute classique, mais pas dénuée d'intérêt. Tout d'abord le film se révèle être étrangement sombre et malsain (ma mère s'était même empressée de rendre la cassette au vidéoclub à l'époque). Faut dire qu'un chaman qui retire le cœur d'un sbire drogué, avant de l'immoler, c'est pas forcément conseillé pour un gosse ! Mais passons les recommandations "Familles de France", car après cette fameuse scène un tantinet glauque, le film peut se targuer de soulever un réel problème de la société Indienne : le travail et l'exploitation des enfants.
Pour le reste, sortez le popcorn ! Les codes propres du film d'aventure sont respectés. Harrison Ford est toujours au top du flegmatisme, il y a évidement de la baston virile qui sent le musc (avec des turbans en prime), une course poursuite en wagonnets qui décoiffe, et la traversée d'un pont de singe (avec des crocodiles affamés qui attendent sagement en dessous).
Bon, c'est sur qu'en terme de qualité et de scènes juteuses, le "Temple Maudit" se situe un cran en dessous des "Aventuriers de l'Arche Perdue" et "La Dernière Croisade".
Mais au final, ce qu'il y a de sûr avec Indiana, c'est qu'on passe rarement de mauvais moments. Et n'est-ce pas là le plus important?