Inexorable porte très bien son nom : en effet, on ne peut se détourner de l’écran jusqu’au générique, le tout baigné dans une atmosphère étouffante. Ce que j’ai aimé, c’est cette énergie de l’affliction, cette façon de désigner ces fêlures que le vernis social tend à camoufler, ce dévoilement d’égratignures que ni le temps ni le paraître ne peuvent soigner. La bonne idée réside dans le fait d’aller donner un rôle à contre-courant de ses habitudes à Benoît Poelvoorde pour offrir un jeu totalement ambivalent puis franchement angoissant. L’acteur belge est épuré, dénudé à un moment, agressif à un autre, sans doute le rôle le plus fiévreux de sa carrière entière. L’immense maison nantie aux allures de manoir hanté qui séquestre ses héros dans un guet-apens. Il faut toujours être sur ses gardes avec l’allégresse même bien installée.