Un film très inégal à tous points de vue. Un rythme saccadé pour commencer, qui empêche de rentrer pleinement dans le film. Une narration qui s'étiole au fil du film, et qui perd dans sa seconde moitié le souffle qui animait de façon prenante la première.
La mise en scène, nerveuse et habile comme dans la plupart des films hongkongais, souffre néanmoins des biais inhérents à ce même genre : ralentis mal choisis, emphases parfois trop prononcées pour susciter un pathos artificiel et nullement crédible... Le scénario de départ, très intéressant, est finalement massacré dans la dernière demi-heure par un dénouement qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, tant la psychologie du principal antagoniste est passée sous silence (à la différence du "gentil", qui est juste, lui, l'incarnation du "gentil" au cinéma...).
Je retiens toutefois la qualité certaine des acteurs, qui doivent beaucoup à leur charisme, la bande-son, tout à fait entraînante, et l'ambiance hongkongaise du début des années 2000, que je trouve personnellement magnétique.
Au-delà de ça, Infernal Affairs a tout d'un film très passable, que je conseillerais de regarder par curiosité, afin de voir le film qui a inspiré Scorcese pour ses Infiltrés et qui est, lui, de bien meilleure facture.