The Purge
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le 11 nov. 2016
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On ne s'attendait pas spécialement à ce que les aventures de Robert Langdon perdurent au cinéma. Malgré le succès commercial de The Da Vinci Code, les critiques n'avaient pas été tendres avec ce dernier, même si les choses c'était un peu amélioré avec Angels & Demons sur ce point, c'est le succès commercial qui fut plus timide et pas à la hauteur des espérances du studio. Mais Ron Howard est un metteur en scène solide, qui a beaucoup travaillé son style après le dernier film sur Langdon, avec notamment l'excellent Rush et le très réussi In the Heart of the Sea. De quoi donc faire confiance à l'homme pour venir clôturer (du moins provisoirement) ce qu'il avait commencé il y a 10 ans. Réduction de budget drastique, une star qui commence à accuser le coup de son âge, tout laisse craindre le pire pour un film qui même à travers sa promotion commerciale semble avoir été fait à la va-vite par un studio qui n'espère pas grand chose du projet.
Le mérite du scénario est de suivre les traces d'Angels & Demons plutôt que de tomber dans la surenchère grandiloquente de The Da Vinci Code. David Koepp est en ça un scénariste efficace, qui rythme habilement le récit, ménage ses révélations et fait preuve d'un savoir-faire dans la construction globale de l'histoire. Mais ce qu'il a en efficacité, il le perd en génie et audace. L'intrigue se révèle assez vite prévisible et balisé dans son déroulement. On suit un formule vieille comme le monde, qui a fait ses preuves mais on n'en dévie jamais ce qui tend à laisser une impression de paresse et de pilotage automatique quand à l’enchaînement des situations. De plus, on sent qu'ils ne savent pas quoi garder et quoi modifier du livre de Dan Brown qu'ils adaptent. Il garde ce qu'il y a de plus faible, l'amnésie du personnage qui est un ressort beaucoup trop classique et agaçant, et change ce qu'il y a de mieux à savoir la radicalité du propos. La psychologie et les motivations de celui qui peut passer pour le méchant sont presque passé sous silence et la fin fait le choix du "happy end" plutôt que prendre le risque de plus de noirceur comme le fait l'oeuvre originale. Le scénario n'en devient donc que plus banal et inintéressant car il ne sait pas exploité ce qui aurait pu lui être bénéfique et préfère livrer un divertissement quelconque dans le but d'endormir le spectateur plutôt que lui livrer une intrigue stimulante pour son esprit. Chose qu'avait mieux su faire les deux premiers opus consacrés à Langdon.
Néanmoins, il y aura quand même une bonne idée qui sortira de tout ça, mais elle est relativement sous-exploité. Le récit délaisse parfois Landgon pour se consacrer au personnage ambigu qui gère la compagnie de sécurité privée qui traque le personnage principal. Ce personnage apporte souvent un humour et un second degré bienvenu en plus d'être vraiment intéressant dans sa psychologie, évitant tout manichéisme il se révèle être la vraie attraction du film. Dommage qu'il soit trop souvent relégué au second plan surtout qu'il est aidé par la performance subtile et décomplexée de Irrfan Khan. Qui d'ailleurs réveille un casting amorphe avec Tom Hanks qui semble décidément trop vieux pour ce genre de rôle et qui a du mal à tenir la cadence dans sa prestation, Ben Foster qui est trop sous-exploité pour tirer une bonne chose de son personnage et Felicity Jones qui se montre convaincante la plupart du temps mais tombe dans le caricatural durant le dernier acte. On restera surpris de voir Omar Sy dans un rôle un peu plus consistant surtout qu'il à vraiment travaillé son jeu pour paraître plus américain mais son personnage est trop stéréotypé pour qu'il puisse en tirer quelque chose dans son interprétation. Au final, c'est la réalisation qui fera le plus plaisir ici. D'abord techniquement, car le film bénéficie d'une photographie somptueuse qui travaille à merveille les couleurs apportant un contraste intéressant entre la réalité et les visions du personnage principal. Mais le tout est aussi appuyé par une mise en scène inspirée de Ron Howard, qui injecte son style plus défini à l'ensemble. Son imagerie se fait plus iconique et travaillée avec des plans vraiment esthétiques et audacieux. Il profite vraiment des visions de son personnage pour tenter autre chose et apporter une vraie force graphique à son récit, ce qui marche plutôt bien. Même si le début est plutôt chaotique faute à un montage aléatoire qui prend la tête du spectateur et une composition musicale de Hans Zimmer qui manque d'inspiration et peine à donner une dimension aux images.
Inferno est donc un thriller tout juste moyen, qui à le mérite de suivre l'efficacité et le chemin emprunté par Angels & Demons mais qui n'arrive pas à retrouver ce qui en faisait son charme. Même si l'opus reste meilleur que The Da Vinci Code, on s'en que la formule s'épuise et que les aventures de Robert Langdon n'ont plus grand chose d'exaltant à offrir. Les acteurs eux-mêmes ne semble par vraiment croire à l'entreprise, le film semble incroyablement ronflant dans la plupart des choses qu'il entreprend. Il y néanmoins quelques bonnes idées ici et là, notamment en terme de visuel où Ron Howard tente vraiment des choses et le fait globalement très bien mais rien de vraiment mémorable. Inferno est juste un divertissement qui se laisse consommer, qui n'exalte pas plus que ça et qui s'oublie très vite.
Créée
le 16 nov. 2016
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