Infiltrator (The Infiltrator en VO) de Brad Furman est présenté en ouverture du Festival de Deauville après un discours, sur le cinéma, la culture et la relation franco-américaine entendu maintes fois, de la part de monsieur le maire de Deauville et de madame l'ambassadrice des États-Unis. Diane Kruger présente dans la salle (s'il vous plait !) nous passe le bonjour du réalisateur et de l'incroyable Bryan Cranston, désolés d'être absents.
Infiltrator raconte donc l'histoire de l'agent Robert Mazur (Bryan Cranston) en infiltration chez des proches de Pablo Escobar pour les faire tomber. Tiré d'une histoire vraie et adapté du bouquin de monsieur Mazur (paraît-il qu'il était présent dans la salle...), nous voyons des personnages magnifiquement interprétés par Bryan Cranston et Diane Kruger, évidemment, mais aussi par John Leguizamo, Amy Ryan, ou encore le génial Jospeh Gilgun, jouer un double jeu pour arriver à leur fin. Mazur se refuse à franchir la limite morale de son personnage pour être accepté parmi le cartel, Kathy Ertz doit interpréter le rôle de la fiancée, Abreu prend de grands risques pour rendre réelle l'identité choisie par Mazur, jusqu'à finir par se demander si ces personnages ne sont-ils pas véritablement eux, finalement...
Infiltrator réussi le pari de ne pas nous livrer un énième film sur un type en couverture qui doit se salir les mains, mais plutôt un film sincèrement humain, violent et tendre à la fois, interrogeant le rôle des États-Unis et de leur banque fédérale, du pouvoir que l'on donne à l'image que l'on veut donner de soi pour être accepté, quitte à devenir cette image.