Tiré du recueil de nouvelles "Zombies", cette quatrième adaptation d'une œuvre de Bret Easton Ellis est celle qu'on attendait le moins mais c'est aussi celle dont Ellis s'est le plus investi... pour n'être au final que plus déçu. Un peu comme Clive Barker avant lui, l'auteur se brouille avec les producteurs et se voit être mis au poteau par le réalisateur Australien Gregor Jordan qui ampute 40mn de bobine, se contentant de réduire le livre à son plus simple objet.
Malgré le fait que la fidélité au bouquin est frappante, elle est maladroitement tournée, le sens que valait chaque nouvelle étant épuré pour ne devenir au final qu'une histoire banale, creuse, portée par des acteurs plats au possible. Pas de vampire (ce qui enchaîne donc des incohérences dans le montage final), des protagonistes à la personnalité effleurée, d'autres carrément anodins dont les scènes n'apportent absolument rien, le film est un désastre frôlant le vide scénaristique.
Là où les anciens métrages tirés de Ellis dépeignaient une société américaine de façon acerbe et violente, Jordan signe ici un mauvais film, à l'esthétique inégal, se voulant trash mais n'étant pas plus violent ou intéressant qu'un mauvais téléfilm bâclé, faisant de The Informers un long-métrage plus que quelconque à peine regardable.