Jubilatoire ! C'est le mot qui convient pour désigner toute l'œuvre de Tarantino et ce film ne fait pas exception. À travers une histoire incroyable (et même pas vraie !) où il se permet de bousculer complètement la vérité historique (mais pourquoi devrait-elle être respectée dans une œuvre de fiction ?), l'auteur de Kill Bill donne une nouvelle fois une leçon de cinéma pour les amateurs : travail acharné sur l'image (cadrage, couleurs, lumière), montage rythmé, scénario à tiroirs, interprétation de luxe (Brad Pitt et Mélanie Laurent bien sûr mais aussi Diane Kruger dans un emploi étonnant et Christoph Walz, en nazi aussi intelligent que démoniaque). Et surtout, l'ensemble respire le cinéma, comme chaque film de cet auteur si singulier, aussi doué qu'Orson Welles et aussi cultivé que lui mais bien plus travailleur et (sous des apparences de mauvais garçon) bien plus respectueux du cinéma et de ses règles que ne l'était le Wonder Boy... Tarantino n'a pas fini de nous surprendre et de nous donner de la joie avec sa pellicule incendiaire, merveilleuse métaphore de son cinéma qui pulvérise le totalitarisme nazi : beau symbole, non ?