Prenez Le Grand Sommeil, un film noir devenu culte devant lequel on pouvait facilement lâcher prise, la faute à des personnages bien trop nombreux pour créer un attachement à leur égard, et surtout à un manque de rythme criant. Changez le contexte du film, qui se passera désormais dans le Los Angeles des années 70. N'oubliez pas une flopée d'acteurs de renom, Joaquin Phoenix en tête. Secouez le tout, et vous obtenez inherent Vice.
Au début, tout va bien. L'esthétique du film est soignée, le grain de la pellicule est un réel plaisir et l'univers hippie est dépeint assez justement. P.T. Anderson fait de son côté le boulot, en mettant plutôt bien avant ses acteurs et décors. Mais tout s'effondre quand l'histoire se met réellement à démarrer. A trop empiler les personnages et les intrigues, le film se casse magistralement la gueule, sans réellement capter l'attention du spectateur. Inherent Vice, c'est 2h30 où tout part dans tous les sens et où le casting trois étoiles (on parle quand même de Josh Brolin, Owen Wilson ou encore Benicio Del Toro) ne parvient jamais à rattraper une écriture bien trop inégale.
L'addiction du personnage principal est sous-exploitée et l'opinion de l'auteur (toujours Anderson, adaptant le travail de Thomas Pynchon) sur le mouvement hippie et la société américaine est expédiée trop rapidement, au profit de dialogues bien trop longs et nombreux et ne faisant avancer que trop lentement une intrigue capillotractée aux enjeux tout relatifs. Reste la performance de Joaquin Phoenix.
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