Inherent Vice a de sérieux défauts et des parcelles qui manquent d’approfondissement, mais comment faire quand on se retrouve dans un brouillard scénaristique (volontaire ?) et une complexité où s'entremêlent délire et réalité. Il y'a même des opportunités qui ne sont tout simplement pas exploitées, à moins qu'elles soient tellement dissimulées que la conclusion refuse de nous aider à s'y retrouver. Il n'en reste pas moins un film vraiment très intéressant dans son ensemble, bien qu'on finisse par s'ennuyer au bout d'un moment (la deuxième moitié, notamment).
Au coeur des délires du héros, on se plairait à poursuivre le trip psychédélique bien plus loin, s'accrochant à la luxure impulsive qui semble ronger ou avoir rongé chaque protagoniste un jour. Pourtant le film n'a pas la prétention de s'éloigner de la rationalité et s'efforce par tous les moyens d'y revenir aux termes de péripéties bien trop sérieuses.
Il n'empêche qu'on se perd, par moment, entre la réalité et les délires d'un homme, si bien que la conclusion laisse un goût bien trop sobre. Toutefois, deux points sont particulièrement à noter.
Le jeu d'acteur de notre cher Phoenix est digne de lui !
Dans la première partie du film, on nous offre par moment des plans EXCEPTIONNELS et gorgés de références. Je pense à la Cène des drogués que vous ne pouvez pas avoir loupé. Mais je pense aussi au fils qui attend impatiemment de servir un verre de whisky plein à son flic de père. Ce ne sont pas les seuls, et rien que pour ça, le film vaut le détour.
Conclusion personnelle et à chaud, un potentiel psychédélique digne d'un trainspotting hippy malheureusement gâché.